PARIS (Reuters) - Le secrétaire général de l'Elysée Jean-Pierre Jouyet a reconnu dimanche que François Fillon avait évoqué lors d'un déjeuner en juin des affaires touchant Nicolas Sarkozy, à savoir Bygmalion et le paiement des pénalités liées à l'invalidation de ses comptes de campagne.
Dans une déclaration faite à l'AFP dont l'Elysée a confirmé la teneur, il indique que lors de ce déjeuner, le 24 juin, l'ancien Premier ministre "m'a fait part de sa grave préoccupation concernant l'affaire Bygmalion. Il s'en est déclaré profondément choqué".
"Il a également soulevé la question de la régularité du paiement des pénalités payées par l'UMP pour le dépassement des dépenses autorisées dans le cadre de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy", a ajouté Jean-Pierre Jouyet.
Le secrétaire général de l'Elysée avait démenti jeudi des propos que lui prêtaient deux journalistes du Monde selon lesquels François Fillon avait plaidé auprès de lui pour une accélération des procédures judiciaires contre Nicolas Sarkozy, son grand rival à l'UMP.
Le journal a maintenu samedi ses informations en publiant des extraits d'une conversation enregistrée avec Jean-Pierre Jouyet en septembre.
Dans sa déclaration, ce dernier indique encore avoir souligné auprès de François Fillon que, depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, "il n'y a plus aucune intervention de la présidence de la République dans une procédure judiciaire".
Dans une interview au Journal du dimanche, François Fillon s'est appuyé sur le premier démenti de Jean-Pierre Jouyet pour justifier son intention de porter plainte en diffamation contre Le Monde.
"On me prête des propos que je démens formellement avoir tenus et que les deux participants à ce déjeuner (...) démentent formellement. C'est la raison pour laquelle j'ai porté plainte en diffamation", a-t-il dit.
Interrogé sur BFMTV, Gérard Davet, un des journalistes du Monde, a déclaré que Jean-Pierre Jouyet n'avait d'autre choix que de revenir sur son démenti, "dans la mesure où il nous l'avait déjà dit, que nous l'avions enregistré et que donc nous avions une absolue certitude de ce qui s'était passé".
(Yann Le Guernigou avec Elizabeth Pineau, édité par Guy Kerivel)