PARIS (Reuters) - Marine Le Pen assure que les grands choix qu'elle porte sont majoritaires en France et qu'il n'existe plus de plafond de verre qui l'empêcherait de remporter la présidentielle de 2017.
La présidente du Front national a également estimé mardi sur RTL qu'en cas d'accession à l'Elysée, les Français lui accorderaient une majorité à l'Assemblée nationale.
Marine Le Pen joue depuis sa rentrée politique la carte de la modération, jugeant notamment l'islam compatible avec la République, et cherche à se placer au-dessus de la mêlée comme dimanche lors d'un meeting à Fréjus.
Tous les sondages indiquent qu'elle se qualifierait pour le second tour de la présidentielle mais qu'elle serait systématiquement battue au second tour, sauf éventuellement face à François Hollande.
La dirigeante du FN a jugé que le "plafond de verre" qui a empêché son parti de ravir notamment des régions en 2015 ne tenait plus dans le cadre d'une présidentielle.
"Nous allons gagner parce que les grands choix que nous portons sont majoritaires dans le pays. En 2017, ce plafond va monter au-dessus de 50%", a-t-elle dit.
Priée de dire comment elle comptait constituer une majorité si elle était élue à la tête de l'Etat, Marine Le Pen a répondu: "Le peuple français est éminemment intelligent et politique. Je n'ai aucune inquiétude quant à notre capacité à avoir la majorité à l'Assemblée nationale".
"NOUS AVONS VOCATION À RASSEMBLER"
Elle a précisé qu'elle composerait dans cette hypothèse son gouvernement "avec des gens qui viendront du Front national mais aussi des gens qui nous auront rejoints sur les grands axes de défense de la nation et de la patrie".
"Je crois qu'il y a des patriotes à droite et à gauche. Nous avons vocation à rassembler", a-t-elle dit, affirmant avoir "largement les talents pour constituer cinq gouvernements différents".
Interrogée sur ses adversaires, Marine Le Pen a estimé qu'une éventuelle victoire de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite et du centre lui permettrait peut-être d'affronter François Hollande au second tour.
"Si c'est Nicolas Sarkozy qui est choisi, il n'est pas impossible que ce soit le trou de souris par lequel François Hollande puisse se hisser au second tour", a-t-elle dit.
Marine Le Pen a réservé l'essentiel de ses attaques à l'ancien chef de l'Etat, qui durcit de plus en plus son discours, notamment sur l'immigration et "l'islam extrémiste" avec l'intention de mordre sur l'électorat FN.
"Sarkozy a été en responsabilité pendant dix ans, dont cinq comme président : il fait les mêmes promesses, il ne les a jamais tenues", a-t-elle dit.
Pour la dirigeante du FN, Nicolas Sarkozy "a commis une faute considérable en baissant volontairement les effectifs de policiers, de gendarmes et de douaniers".
"Il a mis la France dans l'incapacité de répondre aux dangers. Il faut rétablir les effectifs à la hauteur de ce qu'ils étaient. Il va falloir aussi rendre à notre armée les moyens de sa puissance", a-t-elle ajouté.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)