MUNICH/LONDRES (Reuters) - L'allemand Linde et l'américain Praxair ont annoncé lundi avoir mis fin à leurs discussions en vue de créer un leader mondial des gaz industriels, les deux groupes n'ayant pu se mettre d'accord sur la localisation du siège de la nouvelle entité, ni sur la composition de l'équipe de direction.
Malgré l'intérêt stratégique de l'opération, les négociations ont achoppé sur le lieu du siège et des activités de recherche et développement, ainsi que sur le choix des principaux dirigeants, selon trois sources proches du dossier.
Une des sources a précisé que les directeurs généraux des deux groupes avaient admis dimanche leur désaccord et abandonné le projet de créer une fusion entre égaux.
"Si la pertinence stratégique d'une fusion a été confirmée dans son principe, les discussions sur certains détails, notamment dans le domaine de la gouvernance, n'ont pas débouché sur une entente mutuelle", a fait savoir le groupe allemand dans un communiqué, tandis que Praxair a confirmé l'arrêt des discussions dans un communiqué laconique.
L'échec du projet de rapprochement annoncé le mois dernier fait décrocher Linde de 7,89% à 137,10 vers 12h25 GMT à la Bourse de Francfort, en-dessous du cours traité juste avant les premières rumeurs de fusion. De son côté, l'action Praxair recule de 1,7% avant l'ouverture de la Bourse de New York.
Mi-août, les deux groupes avaient dit discuter d'une éventuelle fusion visant à créer un nouveau numéro un mondial du secteur, devant le français Air Liquide (PA:AIRP), avec une capitalisation boursière de plus de 60 milliards de dollars (53,4 milliards d'euros).
La fusion aurait accéléré le mouvement de consolidation en cours dans le secteur des gaz industriel qui subi de plein fouet le ralentissement de la croissance mondiale.
Le projet avait de bonnes chances d'obtenir le feu vert des autorités de la concurrence au Etats-Unis, selon les analystes, les deux groupes étant complémentaires, Linde ayant une position de force sur le marché de la santé et Praxair dans l'industrie.
Les banquiers n'attendent pas de nouvelle offre dans l'immédiat pour Linde, déjà leader mondial en termes de chiffre d'affaires avec une capitalisation de 28 milliards de dollars.
L'analyste de DZ Bank Peter Spengler, qui est à la vente sur le titre, a salué pour sa part l'échec de ce projet de fusion.
"Nous n'étions pas convaincus que la fusion serait intéressante pour les actionnaires de Linde", écrit-il dans une note. "A cette échelle, une fusion n'est pas nécessaire."
(Jens Hack et Sophie Sassard; Benoit Van Overstraeten, Véronique Tison et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Patrick Vignal)