Imerys a dégagé, au terme de son exercice 2015, un résultat net part du groupe en chute de près de 75%, à 68,4 millions d'euros. En cause : une charge de 209 millions pour dépréciation d'activités liées aux hydrocarbures de schiste. Reste que les marchés du groupe sont difficiles, comme en atteste la contraction organique des ventes. La direction se veut confiante, ce dont témoigne le relèvement du dividende, mais elle entend aussi en 2016 mettre l'accent sur une gestion serrée de ses coûts.
A la Bourse de Paris ce matin, l'action Imerys reste neutre vers 52 euros dans un marché en hausse de 1,3%.
En effet, le spécialiste des minéraux industriels, dont le capital est contrôlé par la société de portefeuille belge Groupe Bruxelles-Lambert (GBL), souffre lui aussi de l'effondrement des dépenses d'exploration pétrogazières aux Etats-Unis.
En effet, la fracturation hydraulique et autres techniques d'exploitation des hydrocarbures non conventionnels consomment notamment des spécialités minérales. Imerys avait d'ailleurs racheté en ce sens, en 2013, la société américaine Pyramax Ceramics, spécialisée dans les proppants céramiques. Mais l'activité comme ses perspectives sont désormais très assombries en raison des conséquences de la chute du cours du brut sur le secteur pétrolier américain.
Imerys écrit d'ailleurs à ce jour : 'dans un contexte de recul marqué du marché des proppants céramiques aux Etats-Unis, le groupe a procédé à un ajustement comptable de la valeur des actifs au sein de la division Solutions pour l'exploitation pétrolière correspondant à une dépréciation nette de 209 millions d'euros. La perspective de reprise de cette activité à court terme, qui était encore envisageable en début d'année, s'est en effet éloignée depuis le second semestre'.
Le groupe insiste sur le fait que cette charge n'a pas de conséquence sur sa trésorerie. Hors de cet élément exceptionnel, le résultat opérationnel courant d'Imerys progresse de 8,8% à 538,1 millions d'euros. Soit une hausse un peu moins rapide que le CA (+ 10,8% à 4,1 milliards d'euros) entraînant un tassement somme toute modéré de la marge correspondante, qui revient de 13,4 à 13,2%.
Notons cependant qu'à données comparables, soit hors changes et acquisitions (dont celle de S&B), le CA s'est replié en 2015 de 4,6%, dont - 5,1% au seul 4e trimestre. La direction évoque d'ailleurs un environnement difficile.
Toujours en excluant cet exceptionnel, le bénéfice net de 2015 progresse 8% à 341,5 millions d'euros (4,31 euros par action), et le dividende proposé à la prochaine AG sera relevé de 6,1%, à 1,75 euro. La direction évoque évoque un 'résultat courant net (...) en ligne avec l'objectif fixé pour 2015.'
Alors que la dette nette de 1,5 milliard d'euros se compare à des fonds propres de 2,7 milliards, le groupe insiste sur sa génération de cash-flow libre opérationnel courant (343 millions d'euros).
En guise de perspectives, le PDG du groupe, Gilles Michel, déclare que face à un environnement qui reste incertain en ce début d'année, le groupe poursuivra les plans d'actions destinés à préserver/améliorer sa performance opérationnelle. Il bénéficiera par ailleurs de l'apport en année pleine de S&B, dont les synergies monteront en puissance, ainsi que des premières contributions positives des autres acquisitions récentes.
Pour les analystes de Société Générale (PA:SOGN) SG), ces résultats sont sans surprise majeure, les éléments en question ayant anticipés. Et ce bien que toutes les divisions accusent une baisse de marge par rapport à 2014, excepté la branche des minéraux de haute résistance qui a bénéficié de l'amélioration des coûts, indique une note de recherche.
De ce fait, tout l'intérêt des investisseurs sera concentré selon nous sur les perspectives 2016, affirme Société Générale, qui égrène des suppositions, comme une éventuelle réduction des pertes possible dans les proppants, mais aussi l'impact sur les marges du redressement attendu du logement neuf en France ou une éventuelle révision en hausse des synergies issues de S&B.
SG confirme en attendant son conseil d'achat sur Imerys et son objectif de 81 euros.
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