La Bourse de Paris a achevé sur une note positive (+0,56%) une séance plutôt attentiste mardi, marquée par la publication d'indicateurs contrastés tant en Europe qu'aux Etats-Unis.
L'indice CAC 40 a gagné 23,53 points à 4.195,61 points, dans un volume d'échanges faible de 2,5 milliards d'euros. La veille, il s'était replié de 0,75%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a pris 0,34% et Londres 0,21%. Par ailleurs, l'Eurostoxx a gagné 0,57%.
Après une ouverture à peine au-dessus de l'équilibre, la place parisienne a trouvé un peu de soutien dans la hausse du moral des entrepreneurs allemands, tout en se gardant de tout excès d'optimisme. L'ouverture hésitante à la Bourse de Wall Street a eu peu d'influence sur la cote.
"En dépit de marchés actions plutôt fermes", les investisseurs prennent peu de risque, indique dans une note Ishaq Siddiqi, stratégiste chez ETX Capital, jugeant que les actions bénéficient simplement d'une "quête aux bonnes affaires".
"On a du mal à rebondir", confirme Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée qui estime que "la dynamique de hausse s'est calmée".
L'indice parisien a récemment effacé une partie de son retard, retrouvant son niveau de septembre 2008, mois au cours duquel la faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers avait eu des conséquences retentissantes sur les marchés financiers.
"Après 3 mois de hausse ininterrompue, les marchés ont besoin de reprendre leur souffle", estiment de leur côté les gérants de Barclays Bourse.
Après avoir bien accueilli l'annonce d'un maintien du soutien exceptionnel de la Réserve fédérale (Fed) à l'économie américaine et la victoire d'Angela Merkel aux élections législatives en Allemagne, le marché est désormais préoccupé par le débat sur le plafond de la dette aux Etats-Unis, affirme M. Rozier, ce qui, selon lui, favorise l'attentisme.
"La tendance est soutenue par des recommandations" d'analystes, notamment sur le groupe pétrolier Total, mais elle "reste hésitante sur le fond", poursuit le conseiller de gestion.
Dans ce contexte, les investisseurs ont pris connaissance d'indicateurs contrastés aux Etats-Unis, avec une baisse en septembre du moral des ménages, selon le Conference Board et une légère augmentation du prix des logements en juillet, selon l'enquête Case-Shiller.
En Europe, si le moral des entrepreneurs allemands, mesuré par l'indice Ifo, a faiblement progressé en septembre, il est resté en-dessous du consensus des analystes.
Du côté des valeurs, Pernod Ricard a terminé en baisse de 1,34% à 92 euros, malgré un relèvement de la perspective d'évolution de sa note par l'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service.
Les bancaires ont terminé dans le vert, Crédit Agricole gagnant 2,13% à 8,33 euros et BNP Paribas 0,51% à 51,09 euros. Société Générale a terminé stable (+0,09% à 37,47 euros) après l'annonce d'une procédure engagée à son encontre par un régulateur américain pour manipulation du taux Libor.
Safran a gagné 1,89% à 44,55 euros. Turbomeca, filiale de l'équipementier aéronautique, a été choisie par le ministère britannique de la Défense pour l'entretien des moteurs RTM 322 motorisant les hélicoptères Merlin et Apache.
Technip a achevé la séance en hausse de 0,24% à 89,74 euros. Le groupe a remporté un contrat auprès de Statoil.
Air France-KLM a gagné 3,13% à 7,11 euros après un démarrage difficile lié au dossier Alitalia. Le groupe aérien a dit attendre des éclaircissements sur la situation réelle d'Alitalia pour arrêter sa position sur une éventuelle évolution de sa participation dans la compagnie italienne.
Technicolor a bénéficié (+0,81% à 3,75 euros) de l'annonce de l'ouverture d'un studio d'effets spéciaux et de post-production à Montréal.
Bénéteau a progressé de 6,85% à 12,48 euros, après avoir affiché sa confiance pour l'année en cours et un chiffre d'affaires meilleur qu'attendu pour son exercice décalé 2012/2013.
Total a profité (+2,55% à 43,19 euros) du relèvement de sa recommandation par Barclays à "neutre" contre "sous-pondérer" auparavant.
Enfin Carmat a terminé en hausse de 2,91% à 118,04 euros, après avoir bondi de plus de 15% dans la matinée, galvanisé par le feu vert donné par les autorités françaises à de premières implantations expérimentales de son coeur artificiel.