La chancelière allemande Angela Merkel a estimé mercredi que la France était "en bonne voie" dans les réformes économiques et a promis que l'Allemagne allait "tout faire pour accompagner cet effort".
"La France est en bonne voie", a déclaré la chancelière lors d'un point de presse à Bruxelles à l'issue d'une rencontre avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Mme Merkel était interrogée sur le nouveau délai de deux ans accordé par la Commission européenne pour que la France revienne sous le seuil de 3% de PIB de déficit public, soit en 2017.
"J'ai pris bonne note de ce qui a été décidé par la Commission", a-t-elle dit. "Je retiens de mes discussions qu'il y a un processus de réformes très intensif en cours, et "je travaille en étroite collaboration avec le président (François) Hollande", a poursuivi la chancelière. "Nous allons tout faire pour accompagner cet effort de réformes", a-t-elle promis.
Mme Merkel a assuré que son pays ne voulait faire "aucune ingérence", mais "nous avons une interprétation commune des opportunités en termes de croissance et d'emploi", a-t-elle souligné.
La Commission, tout en accordant un délai de deux ans à la France --le troisième consécutif-- pour ramener son déficit dans les clous européens, lui a fixé une trajectoire exigeante et l'a placée sous surveillance.
Le pays, abonné aux dérapages budgétaires, irrite de plus en plus ses partenaires européens, qui soupçonnent un traitement de faveur à son égard.
M. Juncker s'en est implicitement défendu mercredi. "Oui, nous donnons deux ans de plus à la France pour rentrer dans les clous du pacte, mais la décision elle-même renferme toute une série de mesures que la France devra prendre", a-t-il rappelé.
Paris "devra réduire son déficit 2015 de 0,2%", ce qui équivaut à environ 4 milliards d'euros, mais "les ajustements ultérieurs, 2016 et 2017, seront autrement plus importants", a-t-il averti. Le déficit ne devra pas excéder 3,4% du PIB en 2016 au lieu des 3,6% prévus par Paris, et enfin 2,8% en 2017.
François Hollande a annoncé mercredi que des "économies nouvelles" à hauteur de 4 milliards d'euros seraient "trouvées" en 2015 pour satisfaire aux exigences de la Commission, tout en promettant qu'il n'y aurait "pas d'augmentation d'impôts".
Dans une interview accordée la semaine dernière à l'hebdomadaire Der Spiegel, le commissaire européen Günther Oettinger, un proche de Mme Merkel, avait ironisé, estimant que "sans une comptabilité créative, ce ne sera(it) pas facile pour la France d'atteindre 4 milliards d'économies".