Le gouvernement japonais envisage de légiférer pour obliger les travailleurs compulsifs à prendre au moins cinq jours de congés payés par an, ce qui ne correspond encore qu'à un quart des vacances auxquelles ils ont droit mais que d'aucuns n'utilisent pas du tout, a indiqué la presse mercredi.
Cette proposition d'inscrire dans le code du travail un minimum obligatoire devrait être formulée lors d'une réunion d'un comité ad hoc du ministère de la Santé vendredi.
Elle n'entrerait cependant en vigueur que l'an prochain si tout va bien.
Actuellement, les salariés japonais sont gratifiés de 20 jours de congés payés par an (total valable pour une personne ayant au moins six ans et demi d'ancienneté), mais dans la réalité, seulement moins de la moitié sont effectivement pris.
Cela est une moyenne, mais certains salariés n'utilisent aucune des journées de repos rétribuées, ce qui a pour conséquence un excès de travail qui peut aboutir à des décès par surmenage ("karoshi"). Une partie des travailleurs se contentent en effet de tout ou partie des 15 jours fériés par an dans l'archipel (un seizième s'y ajoutera en 2016).
La nouvelle disposition ne concernerait que les employés ayant droit à 10 jours au moins de congés payés annuels, ce qui n'est pas forcément le cas de personnes oeuvrant à temps partiel. Mais pour ces dernières, le risque sanitaire d'accident du travail ou de décès dû à la fatigue est jugé moins important.
D'après les informations de la presse, du fait de la charge trop importante qui en résulterait sur les entreprises, le ministère aurait décidé de ne pas répondre intégralement à la demande de syndicats qui voulaient un minimum de huit jours obligatoirement pris. Le patronat demandait de son côté que l'obligation ne porte que sur trois jours.
Les Japonais sont réputés comme étant des besogneux: le fait est qu'ils rechignent à s'absenter de leur entreprise par sentiment de culpabilité, ne voulant pas être perçus comme "celui qui se repose en laissant trimer les autres à sa place". Toutefois, leur productivité est souvent qualifiée de faible par les observateurs extérieurs qui estiment que cela explique en partie des lacunes de compétitivité des firmes de l'archipel.