Le géant de l'acier ArcelorMittal a pris plusieurs engagements mardi auprès de la Commission européenne, dont celui de ne pas procéder à de nouvelles restructurations en Europe d'ici la présentation en juin d'un plan sur l'acier.
"ArcelorMittal attend d'examiner le plan européen pour l'acier qui sera lancé en juin 2013 et confirme qu'il ne procédera pas à d'autres restructurations que celles annoncées jusqu'ici", a indiqué le groupe dans un communiqué.
"L'Europe a besoin d'un plan ambitieux en faveur de l'acier avec des mesures et des actions concrètes, qui place l'industrie sidérurgique dans la meilleure position pour s'adapter à la nouvelle réalité en Europe, avec une demande qui est 30% en-deçà de ses niveaux en 2007", a plaidé le groupe.
Mais "dans le cas où la situation se détériore davantage, nous prendrons contact avec la Commission européenne", prévient-il tout en demandant aux gouvernements et aux syndicats "de contribuer de manière constructive à l'amélioration de la situation actuelle et de contribuer à l'élaboration du plan d'action pour l'acier".
Le commissaire européen en charge de l'Industrie Antonio Tajani a rencontré mardi le patron du groupe sidérurgique, Lakshmi Mittal.
"ArcelorMittal a pris 3 engagements", a résumé M. Tajani lors d'une conférence de presse à Bruxelles. "Les sites de Florange (est de la France) et Liège (Belgique) ne seront pas fermés, il y aura une réduction de capacité qui sera toutefois accompagné d'un plan d'investissement de 180 millions d'euros pour Florange et environ 140 millions d'euros pour Liège, les sites deviendront hautement spécialisés dans des produits haut de gamme pour des secteurs comme l'automobile ou l'emballage".
"Les personnels de Florange et Liège affectés par la réduction de capacité auront la possibilité volontaire d'être réaffectés à d'autres sites d'ArcelorMittal", a poursuivi le commissaire européen.
M. Tajani avait demandé la semaine passée à ArcelorMittal de reporter sa décision de fermer des sites en Europe en attendant la présentation d'ici à l'été d'un plan d'action européen pour l'acier, mais le groupe avait répondu par une fin de non-recevoir.
Après les engagements pris mardi par le groupe sidérurgique, le commissaire européen a salué "un pas dans la bonne direction". "Je crois que d'autres acteurs comme les gouvernements et les syndicats doivent aussi donner des pas dans la bonne direction. Surmonter cette crise est une tâche collective", a-t-il déclaré au terme d'une réunion consacrée à la compétitivité en Europe.
La dernière annonce de restructuration d'ArcelorMittal date de janvier, avec la fermeture de nouvelles lignes de transformation de l'acier sur le site belge de Liège, qui a provoqué un tollé en Belgique quelques mois seulement après la longue confrontation avec le gouvernement français à propos de Florange.
Empêtré dans ses difficultés sur le Vieux continent, le géant mondial de l'acier et des mines ArcelorMittal a dévoilé début février une colossale perte nette de 3,73 milliards de dollars pour 2012. Le groupe emploie quelque 98.000 personnes en Europe.