MILAN (Reuters) - Fiat Chrysler Automobiles (FCA) est arrivé à un point de retournement en Europe avec un résultat opérationnel qui devrait arriver à l'équilibre en avance sur le calendrier prévu, l'orientation stratégique du groupe vers les voitures haut de gamme commençant à porter ses fruits.
Tout comme d'autres constructeurs automobiles, FCA a subi six ans de marasme sur le marché européen, qui commence tout juste à en sortir.
"En 2015, nous pourrions arriver à l'équilibre au niveau opérationnel (en Europe)", a dit son administrateur délégué Sergio Marchionne au Salon automobile de Detroit, des propos confirmés par la suite par une porte-parole du groupe à Milan.
FCA avait prévu que ses activités européennes - qui ont accusé une perte opérationnelle de 520 millions d'euros en 2013 - passent dans le vert en 2016.
Autre signe de retournement sur son marché intérieur, FCA a annoncé lundi qu'il comptait embaucher 1.000 personnes à son usine de Melfi dans le sud de l'Italie, à la faveur de ventes "extrêmement positives" de sa nouvelle Jeep Renegade et de ses modèles de Fiat 500X - qui lui permettent de faire tourner son usine à pleine capacité.
Le groupe a également mis fin à des mises au chômage partiel dans l'usine, dans laquelle il a investi plus d'un milliard d'euros, ce qui a permis à 5.418 salariés de revenir au travail.
"Même si une hirondelle ne fait pas le printemps et que les problèmes du secteur automobile en Italie restent énormes, nous assistons à un premier retournement après dix années de pertes de production et d'effectifs", a déclaré Cesare Damiano, président de la commission parlementaire pour l'Emploi.
FCE emploie environ 62.000 personnes en Italie mais des milliers de salariés ont été licenciés ces dernières années.
Le reprise en Europe s'inscrit dans le cadre d'un objectif global de Fiat Chrysler visant à investir 48 milliards d'euros en cinq ans, à 2018, pour augmenter les ventes de 60% à sept millions de voitures et multiplier le bénéfice net par cinq.
Sergio Marchionne a promis de faire marcher à pleine capacité les sept chaînes de montage italiennes et de rappeler tous les ouvriers concernés par les plans de licenciements d'ici la fin de son programme d'investissement. Les analystes jugent toutefois que certains de ses objectifs sont trop ambitieux.
(Agnieszka Flak, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)