PARIS (Reuters) - Des salariés de Google (NASDAQ:GOOGL) ont réfléchi à une modification des fonctions du moteur de recherche internet du groupe américain afin de contrer le décret anti-immigration controversé signé par Donald Trump en 2017, rapporte Wall Street Journal à l'appui de courriels internes.
Les discussions ont porté sur la manière dont il serait possible de modifier les fonctions de recherche pour montrer aux utilisateurs comment venir en aide aux organisations pro-immigration, contacter des parlementaires et des agences gouvernementales, précise jeudi le quotidien américain.
Les idées ressorties de ces discussions n'ont toutefois jamais été mises en oeuvre, ajoute le WSJ.
Le 27 janvier 2017, une semaine tout juste après son entrée en fonctions, le président américain a signé un décret interdisant l'entrée aux Etats-Unis pour une période de 90 jours aux ressortissants d'Iran, de Libye, de Syrie, de Somalie, du Soudan et du Yémen et d'Irak.
Ce décret, contesté et révisé à plusieurs reprises, a suscité un tollé aux Etats-Unis et à travers le monde, mais l'hôte de la Maison blanche a fait valoir qu'il était nécessaire pour protéger son pays des attaques islamistes.
En juin 2018, la Cour suprême des Etats-Unis a finalement rendu un arrêt approuvant la légalité du décret présidentiel.
Les salariés de Google ont proposé des moyens de "tirer parti" des fonctions de recherche et de prendre des mesures pour contrer ce qu'ils considéraient comme des résultats "islamophobes biaisés par des algorithmes portant sur les mots clés 'Islam', 'Musluman', 'Iran', d'une part et "des résultats de recherche préjudiciables biaisés par des algorithmes portant sur les mots clés 'Mexique', 'Hispanique', 'Latino', d'autre part, poursuit le journal, en citant des courriels.
Une porte-parole de Google a déclaré que les courriels, en date du 29 janvier 2017, n'étaient qu'une tentative de réflexion sur le sujet qu'aucune des idées n'avait été mise en ouvre. Elle a ajouté que le groupe américain ne manipule pas les résultats de recherche ni ne modifie ses services dans le but de promouvoir des opinions politiques.
"Nos procédures et nos règles n'auraient permis aucune manipulation des résultats de recherche pour promouvoir des idéologies politiques", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
En février 2017, Google figurait aux côtés d'autres géants du secteur des technologies comme Microsoft (NASDAQ:MSFT), Apple (NASDAQ:AAPL) et Amazon (NASDAQ:AMZN), qui ont affiché leur opposition au décret présidentiel, faisant valoir qu'ils travaillent avec des employés du monde entier.
A l'époque, le cofondateur de Google, Sergey Brin, d'origine russe, arrivé aux Etats-Unis quand il était enfant, a lui-même participé à un rassemblement à San Francisco pour protester contre le "travel ban".
(Bureau de Paris, avec Rama Venkat à Bangalore; Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)