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SLLB : Le remède au déclin des instruments de financement liés au développement durable ?

Publié le 27/09/2024 15:32
SLLB : Le remède au déclin des instruments de financement liés au développement durable ?
PRU
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La baisse du marché des instruments de financement liés au développement durable, atténuée par la résilience des Sustainability-Linked Loans (SLL)

En 2021, l’International Capital Market Association (ICMA) a lancé les principes applicables aux Sustainability-Linked Bond (SLB) pour permettre aux émetteurs de lier les caractéristiques financières de leurs obligations à l’atteinte d’objectifs ESG, et la Banque centrale européenne (BCE) a commencé à accepter ces instruments comme garanties dans son programme d’achat d’actifs “.

La même année, les émissions de SLB ont enregistré leur pic en atteignant 97 milliards de dollars (soit 9 % du total des émissions d’obligations labellisées), soulignant la participation des entreprises au marché obligataire labellisé, quelle que soit la taille de leurs réserves d’actifs verts et/ou sociaux pré-identifiés. Depuis, nous observons un déclin de cet engouement, avec une baisse des émissions de SLB qui n’atteignaient que 66 milliards de dollars en 2023 (soit 6,7 % des émissions totales d’obligations labellisées) . Parallèlement, alors que les volumes des SLL diminuent également (-34 % en glissement annuel au S1 24 pour atteindre 275 milliards de dollars), le marché des SLL s’avère robuste et représente l’essentiel des prêts labellisés depuis 2019 (environ 75 % du marché total des prêts labellisés au S124).

Malgré une légère baisse des SLL au cours de l’année écoulée, principalement influencée par la hausse des taux d’intérêt qui a rendu l’emprunt plus couteux et aux risques de réputation (écoblanchiment), nous notons que leur déclin a été moins important que celui des SLB pour plusieurs raisons.

Le besoin de longue date pour les institutions financières de décarboner leurs portefeuilles de prêts a sans doute été l’un des principaux moteurs du marché des instruments de financement liés au développement durable. L’impulsion initiale est venue de la réglementation : la BCE demande depuis 2020 à ce que les banques intègrent les risques climatiques dans leurs processus de gestion des risques et leurs stress tests . En 2019, la Banque d’Angleterre, par l’intermédiaire de la Prudential (LON:PRU) Regulation Authority, a également exercé d’importantes pressions réglementaires en publiant son « Supervisory Statement », dans lequel elle exige des banques l’élaboration de plans robustes pour faire face aux risques financiers liés au climat.

Malgré une étude récente de la BCE indiquant que les banques de la zone euro ont commencé à intégrer le risque climatique dans leurs politiques de prêt , de multiples parties prenantes constatent que l’intégration du risque lié à la transition climatique s’est historiquement souvent limitée à des outils de reporting et à des engagements publics (par exemple, analyse de matérialité des risques liés à la transition, émissions financées et objectifs associés) et que les banques peinent à intégrer pleinement ces risques dans leurs processus décisionnels.

C’est pourquoi, au-delà de la pression réglementaire initiale (et actuelle), nous devons souligner le rôle des initiatives telles que la Glasgow Financial Alliance for Net-Zero (GFANZ) et son sous-groupe la Net-Zero Banking Alliance (NZBA) initiée par les Nations Unies, dans la résilience du marché des SLL. En effet, par exemple, les banques adhérentes s’engagent à aligner d’ici 2050 leurs portefeuilles de prêts et d’investissements avec l’objectif de zéro émission nette. Elles sont également tenues de fixer dans les 18 mois suivant leur adhésion, des objectifs intermédiaires pour 2030 ou plus tôt. De plus, les membres s’engagent à publier tous les ans les progrès réalisés par rapport à une stratégie de transition approuvée par leur conseil d’administration, qui définit les actions proposées et les politiques sectorielles relatives au climat.

Ainsi, alors que les investisseurs rencontrent parfois des difficultés pour accéder à des informations complètes sur la manière dont les banques gèrent concrètement les risques liés à la transition climatique au sein de leurs portefeuilles de prêts, nous assistons à une prise de conscience du potentiel offert par les SLL pour réduire l’exposition des banques aux risques climatiques.

Une autre raison pour laquelle le déclin des SLL a été moins important que celui des SLB est qu’ils sont souvent syndiqués par un nombre limité de banques, qui disposent d’une expertise et d’un savoir-faire dans la gestion des prêts. Ces banques travaillent en étroite collaboration avec l’emprunteur, ce qui permet une compréhension plus fine de ses besoins et objectifs de durabilité.

La structuration basée sur une relation directe entre banques et emprunteurs facilite la mise en place d’Indicateurs Clés de Performances (KPIs) et d’Objectifs de Performance Durable (SPTs) alignés à la stratégie développement durable de l’emprunteur. Les échanges fréquents entre prêteurs et emprunteurs permettent une plus grande flexibilité et optimise le suivi et le dialogue relatifs aux objectifs de durabilité.

Il est également plus facile de se mettre d’accord sur la variation des caractéristiques financières de l’instrument (par exemple, un ajustement de marge à la hausse ou à la baisse ou un paiement unique sur la base de l’atteinte ou non des SPTs prédéfinis). En revanche, le marché obligataire lui, implique des parties prenantes beaucoup plus nombreuses et plus diverses, ce qui rend la customisation et le suivi plus difficiles. Ainsi, le marché des prêts propose des KPIs plus complexes et plus nombreux, tandis que le marché obligataire tend à en privilégier des plus simples et standardisés.”

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Par Océane Balbinot-Viale et Armand Satchian, Analystes ESG

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