par Dan Williams, Nidal al-Mughrabi et Nandita Bose
JERUSALEM/GAZA/WASHINGTON (Reuters) - Des dizaines d'avions de chasse israéliens ont mené dans la nuit de mardi à mercredi des frappes contre plus de 200 cibles dans la bande de Gaza, a annoncé Israël quatre jours après l'attaque du Hamas dont le bilan s'établit désormais à 1.200 morts et plus de 2.700 blessés.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, les frappes de représailles israéliennes menées depuis samedi contre l'enclave palestinienne ont fait au moins 950 morts et 5.000 blessés.
"Nous avons subi de très lourdes pertes", a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, lors d'un briefing diffusé sur le réseau social X (anciennement Twitter (NYSE:TWTR)).
En grande majorité, les victimes de l'attaque du Hamas étaient des civils, abattus dans leurs logements, dans la rue et dans un festival de musique en plein air. Des dizaines de personnes ont aussi été capturées et sont détenues en otages dans la bande de Gaza.
L'armée israélienne a dit mercredi avoir tué plus de 1.000 combattants infiltrés depuis samedi.
Israël a lancé depuis lors un siège total de l'enclave densément peuplée, qui compte 2,3 millions d'habitants, et a mobilisé 300.000 réservistes, en coupant l'approvisionnement en eau, carburant et électricité.
L'Onu a estimé que le nombre de personnes déplacées dans la bande de Gaza dépassait 180.000.
Selon le ministère palestinien des Affaires étrangères, les frappes israéliennes ont détruit plus de 22.600 logements et dix établissements sanitaires et endommagé 48 écoles depuis samedi.
RÉACTION INTERNATIONALE
Le président américain Joe Biden a qualifié l'attaque du Hamas d'"acte de pur mal", ajoutant que Washington allait accélérer la livraison de son aide militaire à Israël, et demandé à l'Etat hébreu de respecter le "droit de la guerre" dans sa réponse.
Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, doit se rendre en Israël pour y délivrer "un message de solidarité et de soutien", selon le Département d'Etat.
Le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Jake Sullivan, est en discussion avec Israël et l'Egypte pour créer un corridor humanitaire pour les civils de Gaza.
En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu est près de former un gouvernement d'unité nationale.
L'ancien chef du Hamas, Khaled Mechaal, a appelé à manifester dans le monde arabe vendredi pour soutenir les Palestiniens, selon un document consulté par Reuters.
Plusieurs pays ont commencé à rapatrier leurs ressortissants comme l'Italie, alors que la plupart des compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers et à destination d'Israël.
En Cisjordanie, 21 Palestiniens ont été tués et 130 blessés dans des affrontements avec les forces israéliennes depuis samedi, selon le ministre palestinien de la Santé.
(Reportage Dan Williams, Emily Rose, Henriette Chacar et Ari Rabinovitch à Jérusalem, Nidal al-Mughrabi à Gaza, Maayan Lubell à Kfar Aza, Steve Holland, Nandita Bose, Rami Ayyub et Daphne Psaledakis à Washington, rédigé par Simon Lewis; version française Camille Raynaud et Zhifan Liu)