Les syndicats FO des hypermarchés Carrefour (PA:CARR) se sont prononcés mardi à une large majorité contre le projet d'accord sur le travail le dimanche matin dans les grandes surfaces du groupe, barrant ainsi la voie à toute possibilité d'accord, a-t-on appris auprès de Force ouvrière.
Lors d'une consultation organisée à l'occasion de leur assemblée générale à Nantes, les syndicats FO (majoritaires dans le groupe) ont voté à 85,72% contre le projet d'accord, a indiqué à l'AFP Michel Enguelz, délégué central FO du groupe. FO "ne validera donc pas" ce texte, a-t-il ajouté.
Avançant des raisons économiques face à la concurrence, selon les syndicats, Carrefour avait annoncé fin octobre sa volonté de négocier l'ouverture dominicale de ses hypermarchés, remettant en cause un accord d'entreprise qui, à la différence de concurrents comme Auchan ou Casino, verrouillait les ouvertures dominicales, exception faite des dimanches dits "du maire".
"Aujourd'hui, la société évolue, les clients sont demandeurs" de pouvoir faire leurs courses le dimanche matin, avait fait valoir la direction des hypermarchés Carrefour pour expliquer cette décision.
Elle avait aussi assuré que Carrefour n'entendait pas ouvrir tous ses hypermarchés tous les dimanches matins, même si l'accord devait s'étendre aux 191 hypermarchés Carrefour SAS, représentant quelque 60.000 salariés.
"On a suivi notre tempo, on a consulté" les salariés du groupe, a déclaré M. Enguelz, et pour l'instant, FO "n'est pas prêt à franchir le pas" chez Carrefour. Mais "ce sujet est là, on ne peut pas y échapper", a-t-il dit à propos de l'ouverture dominicale, et la consultation a été l'occasion d'un "débat".
Opposée comme la CGT à ce projet d'accord, la CFDT, qui avait consulté de son côté plus de 10.200 salariés, avait déjà fait part d'un résultat "sans appel" avec "94,51 %" d'entre eux qui se disent hostiles au travail dominical.
Les salariés des hypermarchés se sont mobilisés à plusieurs reprises depuis décembre, à l'appel de la CGT ou de la CFDT, pour protester contre les ouvertures le dimanche matin.
"Pour les salariés concernés qui cumulent déjà des conditions horaires particulièrement atypiques, des bas salaires, des conditions de travail dégradées, la remise en cause du repos dominical va aboutir à encore plus de contraintes, de souffrances, avec la remise en cause de notre modèle de société", avait observé la CGT.
La loi autorise les commerces alimentaires à ouvrir jusqu'à 13H00.