Investing.com - L'escalade de la violence à Hong Kong au cours du weekend a mis un frein aux marchés boursiers européens lundi, renforçant le mouvement de "réduction du risque" qui était déjà en cours suite aux commentaires des États-Unis minimisant les chances d'une réduction mutuelle des tarifs d'importation avec la Chine.
Vers 11h35, il semblait que le recul dans le commerce pesait plus que l'utilisation de balles réelles par la police contre des manifestants: les titres miniers du FTSE 100 perdaient entre 2% et 3,2%, tandis que les groupes de luxe occidentaux pour lesquels les ventes au détail à Hong Kong importent tellement ont enregistré une baisse de moins de 1% pour la plupart.
Antofagasta (LON: LON:ANTO), Glencore (LON: GLEN), Rio Tinto (LON: LON:RIO) et Anglo American (LON: LON:AAL) étaient tous en baisse de plus de 2%, tout comme BHP Billiton (LON: LON:BHPB), qui semblait ne tirer aucun avantage de son engagement envers la production de pétrole au cours des deux prochaines décennies, à un moment où les actionnaires activistes sont de plus en plus incités à réduire leur exposition au risque de changement climatique.
La violence à Hong Kong a eu davantage d’effets sur les actions cotées au Royaume-Uni que sur d’autres exposées logiquement au même risque. HSBC (LON: LON:HSBA) et Standard Chartered (LON: LON:STAN) ont respectivement chuté de 2,4% et 2,0%, tandis que Burberry (LON: LON:BRBY) a été le principal perdant des grands noms du luxe européens, en baisse de 2,4%.
En revanche, Hermes International (PA: HRMS) et les deux grandes maisons de spiritueux françaises Rémy Cointreau (PA: PA:RCOP) et Pernod Ricard (PA: PA:PERP) étaient en territoire positif - ce dernier grâce aux espoirs grandissants que les tarifs douaniers américains ne vont pas se matérialiser. Même le propriétaire de Cartier, Richemont (SIX: SIX:CFR), qui a rapporté la semaine dernière un important impact des troubles à Hong Kong sur ses ventes trimestrielles, n’a perdu que 1,4%.
LVMH (PA: PA:LVMH) et le propriétaire de Gucci, Kering (PA: PA:PRTP), ont tous deux perdu moins de 1%.
Plus globalement, l'indice de référence Euro Stoxx 600 a reculé de 0,2% à 404,48, tandis que l'indice britannique FTSE 100 a sous-performé avec une perte de 0,6% et le DAX allemand a perdu 0,4%. En Espagne, l’IBEX 35 a également reculé de 0,3% après la quatrième élection en moins d’années, mais il n’a pas encore été possible d’indiquer clairement le chemin vers un gouvernement majoritaire. Les valeurs bancaires Santander (MC: SAN), Caixabank (MC: MC:CABK) et BBVA (MC: MC:BBVA) ont été parmi les plus grandes perdantes.
La recrudescence de la violence avait précédemment provoqué une baisse de 2,6% de l'indice boursier Hang Seng, soit sa plus forte baisse en un jour depuis plus de trois mois, les actions immobilières étant parmi les plus durement touchées. La volatilité dans ce pays risque d’affecter l’évaluation que Alibaba (NYSE: NYSE:BABA) pourrait obtenir dans son offre secondaire proposée de 10 à 15 milliards de dollars.
Plus pertinent pour les investisseurs occidentaux, la violence menace de compliquer les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine, car tout signe de répression violente rendrait plus difficile pour les États-Unis de faire des concessions commerciales sans porter également atteinte à leur image de leader du monde libre. Le président Donald Trump et le secrétaire au Commerce Wilbur Ross ont tous deux souligné que Hong Kong était l'un des facteurs influençant leur réflexion sur le différend commercial.