Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les marchés boursiers européens ont baissé lundi, forcés d'ajuster leurs horizons après que le président Donald Trump - qui incarnait l'esprit gung ho des leaders mondiaux en ce qui concerne le coronavirus - ait été contraint de changer de position et d'abandonner son espoir de remettre l'économie américaine sur pied d'ici Pâques.
En Europe, la propagation de la pandémie de Covid-19 avait déjà fait de toute telle pensée une fantésie. Le Royaume-Uni, qui pensait au départ pouvoir surmonter l'épidémie, s'est aligné sur le reste de l'Europe la semaine dernière en imposant un arrêt strict des activités non essentielles. Le médecin en chef adjoint du Royaume-Uni a déclaré le weekend dernier que les restrictions pourraient rester en place pendant six mois.
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré dimanche dans son podcast habituel qu'il n'y avait aucun signe d'amélioration à ce jour qui justifierait la levée de la fermeture de la plus grande économie européenne. L'Allemagne est à mi-chemin d'un verrouillage de deux semaines qui semble maintenant certain d'être prolongé.
"Plus la crise se prolongera, moins l'économie ressemblera à ce qu'elle est aujourd'hui", a averti Paul Donovan, économiste en chef chez UBS Global Wealth Management, dans une note matinale.
En bref, la pandémie va provoquer une plus longue baisse de l'activité, et probablement plus profonde, que ce que l'on pensait encore à la fin de la semaine dernière. D'où la nouvelle déroute des prix du pétrole ce matin - le Brent a chuté de 4,9% pour atteindre son plus bas niveau en 17 ans, à 24,16 dollars le baril.
Dans ce contexte, de plus en plus d'entreprises et d'institutions financières prennent des mesures de plus en plus extrêmes pour conserver leurs liquidités. EasyJet (LON:EZJ) a déclaré qu'elle immobilisera toute sa flotte lundi et demandera un régime d'aide en vertu duquel le gouvernement paiera jusqu'à 80% des salaires du personnel (jusqu'à un certain seuil). Les actions d'EasyJet ont encore chuté de 5,4% et ont entraîné dans leur chute le reste du secteur des voyages exposé au Royaume-Uni: Les actions d'IAG (LON:ICAG) ont baissé de 5,4%, celles de Dart Group de 7,1%, tandis que celles de Ryanair (LON:RYA ont chuté de 6,4% et celles d'On the Beach de 4,4%.
Les banques, elles aussi, suspendent leurs dividendes en masse après une "recommandation" de la Banque centrale européenne, vendredi, d'arrêter les versements aux actionnaires jusqu'en octobre. Unicredit (MI:CRDI), ING et ABN AMRO (AS:ABNd), entre autres, se sont tous conformés à cette recommandation. Le groupe UBS (NYSE:UBS) - qui n'est pas réglementé par la BCE - a cependant tenu bon et a déclaré qu'il verserait l'intégralité de son dividende de 2019.
Les actions Unicredit et ING Group (AS:INGA) ont toutes deux baissé de 5,3%, tandis que les actions ABN AMRO ont baissé de 7,0% après que la banque ait lancé un avertissement de perte importante pour faire bonne mesure. Les actions de Barclays (LON:BARC) et de Lloyds (LON:LLOY ont également sous-performé face aux anticipations de mesures similaires, et dans un contexte de pressions exercées par la dégradation de la dette souveraine du Royaume-Uni par Fitch Ratings vendredi.