PARIS (Reuters) - Les migrants qui meurent en tentant de rejoindre l'Europe sont victimes des erreurs des dirigeants européens, a déclaré Marine Le Pen vendredi, au lendemain de l'annonce de nouvelles propositions franco-allemandes pour tenter de résoudre la crise.
La présidente du Front national a expliqué sur RTL qu'il fallait cesser d'accueillir les migrants en Europe et les raccompagner dans le port de départ de leur embarcation, évoquant la photo d'un garçonnet syrien mort sur une plage.
"Cette photo est la preuve de la responsabilité terrible de nos dirigeants car il y a des milliers, des dizaines de milliers de migrants qui chaque jour tentent cette traversée mortelle au péril de leur vie parce qu'avant eux un certain nombre ont été accueillis dans l'Union européenne", a-t-elle déclaré.
Il faut faire comme les Australiens et raccompagner les migrants à leur port de départ, a-t-elle ajouté.
"Ils fuient la mort que nos dirigeants leur ont apportée", a poursuivi Marine Le Pen, citant la Libye, "livrée aux fondamentalistes islamistes" par Nicolas Sarkozy avec le soutien de François Hollande et "le mauvais choix" opéré en Syrie, où il fallait selon elle utiliser la diplomatie plutôt que les armes.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui doit présenter des propositions le 9 septembre, envisage de quadrupler le nombre de demandeurs d'asile à répartir entre les pays de l'UE, selon des responsables européens.
Alors que l'Allemagne et la France se sont rangées jeudi derrière sa proposition de quotas obligatoires, la Commission étudie la possibilité de demander aux Vingt-Huit de prendre en charge 160.000 demandeurs d'asile arrivés ces dernières semaines en Italie, en Grèce et en Hongrie.
(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)