Le déficit commercial de la France s'est creusé en juin, notamment à cause d'un contrecoup dans l'industrie navale, alors qu'il s'était fortement réduit en mai grâce à la livraison du paquebot de croisière Meraviglia, ont annoncé mardi les Douanes.
Le déficit a augmenté d'un peu plus de 200 millions d'euros pour s'établir à 4,7 milliards d'euros, selon cette source.
Il était de 4,4 milliards d'euros en mai, ont précisé les Douanes après avoir révisé leur chiffre (d'abord établi à 4,9 milliards d'euros pour le mois de mai) en prenant en compte les variations saisonnières.
Sur douze mois, le déficit cumulé a atteint 59,8 milliards, contre 50,2 milliards d'euros pour la même période en 2016.
En juin, les exportations ont diminué (-2,8% après +5,0% en mai), avec une "détérioration notamment considérable pour l'industrie navale, en contrecoup de la livraison du paquebot Meraviglia en mai" qui avait permis une hausse des ventes pour ce mois-là.
Les secteurs de l'industrie aéronautique et de l'industrie automobile ont également vu leurs ventes diminuer, après une évolution très positive en mai.
Toutefois, "la principale amélioration de solde concerne les produits énergétiques dont les approvisionnements sont en repli, à la foi pour les hydrocarbures naturels et les produits raffinés", ont souligné les Douanes.
Les secteurs de l'industrie spatiale, l'habillement, et l'industrie pharmaceutique ont également noté un recul des achats par rapport aux ventes, ont rapporté les Douanes, qualifiant cette évolution de "très favorable".
En général, les importations ont également baissé (-2,0% contre +2,0% en mai) mais de manière moins marquée que les exportations.
Par zone géographique, le déficit s'est "bien entendu fortement" creusé "vis-à-vis de l'Europe hors UE" encore du fait "du très grand contrat naval de mai avec la Suisse".
Le solde est redevenu déficitaire avec l'Amérique, ont noté les Douanes, à cause de ventes aéronautiques moindres et une augmentation des approvisionnements, en énergie notamment.
Concernant le Proche et le Moyen-Orient, l'excédent s'est réduit en juin à cause d'une chute des ventes par rapport aux achats, notamment pour les livraisons aéronautiques et les approvisionnements pétroliers.
En revanche, le déficit s'est réduit par rapport au reste de l'Union européenne grâce à un repli des achats plus marqué que celui des ventes.
Les Douanes notent également une amélioration avec l'Asie : moins d'achats en habillement et biens intermédiaires alors que les ventes aéronautiques "se maintiennent à haut niveau".
L'excédent avec l'Afrique s'est lui accentué grâce à une légère progression des ventes, "à la faveur d'importantes livraisons d'Airbus (PA:AIR)".
De son côté, le déficit des transactions courantes s'est "très légèrement dégradé" : il est resté "à un niveau proche de celui observé en mai" (-2,1 milliards d'euros en juin après -1,9 milliard en mai), a annoncé la Banque de France après une révision des données due à l'enregistrement de déclarations tardives.
L'excédent des services a peu évolué : il s'est établi à 200 millions d'euros après 300 millions d'euros en mai, "les soldes des voyages et des autres services restant proches de l'équilibre".
Autre composante de la balance des transactions courantes, les investissements directs ont présenté des sorties nettes de 3,1 milliards, avec une augmentation des investissements directs français à l'étranger qui se sont établis à 4,3 milliards d'euros en juin, et une baisse des investissements directs étrangers en France à 1,3 milliard d'euros (après 3,7 milliards en mai).
La balance des transactions courantes va au-delà des seuls échanges de biens, déficitaires depuis de longues années en France, en prenant en compte ceux des services ainsi que les revenus des investissements et ceux du travail versés entre agents économiques en France et à l'étranger.
C'est le solde des transactions courantes qui, in fine, détermine si un pays a acquis, sur une période, la capacité de prêter des capitaux au reste du monde ou a besoin d'en emprunter, sa tendance à s'enrichir ou s'appauvrir.
Le commerce extérieur demeure depuis plusieurs années le talon d'Achille de l'économie française, en dépit des efforts du gouvernement pour améliorer la compétitivité des entreprises.