Athènes ne présentera pas de nouvelle liste de réformes pendant la prochaine réunion de l'Eurogroupe, jeudi à Bruxelles, a annoncé mardi le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, au journal allemand Bild.
Selon M. Varoufakis, l’Eurogroupe, cénacle des ministres de la zone euro dont la prochaine réunion est prévue jeudi à Bruxelles, "n’est pas l’endroit où l’on peut présenter des positions ou des propositions qui n'ont pas été auparavant discutées et négociées à un niveau inférieur", a justifié le ministre.
Il a toutefois insisté sur le fait qu'Athènes était "prêt à tout instant à trouver avec ses partenaires une solution complète, à la condition que leurs représentants viennent à la table des négociations avec un mandat clair et ferme".
Athènes négocie depuis des mois avec la Commission européenne, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque centrale européenne (BCE) pour obtenir, en échange d'engagements de réformes, un nouveau renflouement alors que ses caisses sont vides.
Selon M. Varoufakis, les négociations menées dimanche à Bruxelles ont échoué parce que les représentants de la partie adverse ne disposaient pas d'un tel mandat : ils "nous ont dit qu’ils n’avaient pas de mandat pour des négociations profondes sur nos propositions et nos mesures pour résoudre" la crise.
"C’est la raison pour laquelle il n’y a pas eu de résultat", a déclaré M. Varoufakis à Bild.
Lundi, après l'échec d'un nouveau cycle de négociations, les positions de la Grèce et de ses créanciers sont restées figées, malgré la double urgence financière à laquelle fait face Athènes: payer ses fonctionnaires et retraités et rembourser près de 1,6 milliard d'euros au FMI d'ici au 30 juin.
En cas de non-remboursement, le gouvernement grec devrait affronter les conséquences d'un défaut de paiement, une première dans la zone euro et un scénario qui alimente depuis des mois le spectre d'une sortie de la Grèce de la monnaie unique.