par Noëlle Mennella
PARIS (Reuters) - Carmat a annoncé lundi le décès du deuxième bénéficiaire de son coeur artificiel neuf mois après la réalisation de cette greffe.
Ce patient, âgé de 69 ans, décédé le 2 mai, avait été opéré le 5 août dernier au CHU de Nantes (Loire-Atlantique).
"La nouvelle du décès de ce patient est un choc énorme. Il était retourné chez lui et son contrôle périodique de jeudi était positif", a déclaré à Reuters Marcello Conviti, le directeur général de Carmat.
Lors d'une interview téléphonique, il a assuré que Carmat restait "très positif sur sa prothèse".
Inventé par le chirurgien français Alain Carpentier, le coeur artificiel de Carmat mime le fonctionnement du coeur naturel. Il est destiné à des malades ayant une insuffisance cardiaque à un stade terminal et dont l'espérance de vie se mesure "en jours".
Dans ce contexte, Marcello Conviti a observé qu'il était "très important" d'avoir pu "assurer une qualité de vie de neuf mois" au deuxième patient transplanté.
Revenant sur les conditions du décès de ce malade, le directeur général a expliqué qu'une perte de débit sanguin avait été constatée entre le 1er et le 2 mai, entraînant la décision de changer la prothèse, ce qui a été fait vendredi dans la nuit.
"La deuxième prothèse a donné un bon débit mais il y a eu des complications poly-viscérales qui ont entraîné le décès du patient", a poursuivi Marcello Conviti.
Pour l'instant, a-t-il ajouté, "nous ne savons pas précisément ce qui s'est passé. Nous allons procéder à une analyste technique. Nous aurons des réponses assez rapidement".
Le premier porteur d'un coeur artificiel Carmat, Claude Dany, 76 ans, est mort le 2 mars 2014, 74 jours après l'implantation.
La société a par ailleurs confirmé le 28 avril l'implantation de son coeur artificiel chez un troisième patient, dans le cadre d'un essai de faisabilité qui doit inclure au total quatre patients en insuffisance cardiaque dont le pronostic vital est engagé à brève échéance.
"On a donné des conseils de sécurité pour la gestion du troisième patient. Il faut être vigilant mais je reste très positif sur notre prothèse", a conclu Marcello Conviti.
(Edité par Cyril Altmeyer)