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Un optimisme de fin d’année propice pour des refinancements corporates à haut risque… (Octo AM)

Publié le 12/11/2019 11:54
Mis à jour le 12/11/2019 12:06
© Reuters.

  • Les raisons d’une fin d’année plus optimiste que 2018 sur les marchés
  • La prochaine crise viendra probablement de la microéconomie
  • Casino, un refinancement que nous n’apprécions guère

Uber (NYSE:UBER), WeWork, SoftBank, Schmolz + Bickenbach, Arcelor, Casino, Toys’R’Us, CGG (PA:GEPH), Euris, Rallye, Finatis, Mercialys (PA:MERY) Contrairement à l’année passée dont les deux derniers mois s’étaient révélés très éprouvants, l’attentisme qui prévalait au troisième trimestre a basculé en ce mois de novembre vers un certain optimisme, propre à entraîner le fameux « rallye de fin d’année », cher aux investisseurs depuis des décennies…

Plusieurs éléments sont venus rasséréner les marchés ces dernières semaines:

  • En premier lieu évidemment l’intervention de la FED, qui, malgré un discours plus rigoureux, a tout de même baissé son taux directeur de 25 points de base, le ramenant au niveau de début 2018. Si Monsieur Powell semble dans son discours se démarquer significativement de Monsieur Trump, il agit néanmoins dans l’exacte ligne de ce que son Président lui demande. La dialectique est bien rodée pour laisser apparaître un semblant d’indépendance de la FED, mais le résultat est in fine le même que si le Président des Etats-Unis dictait la politique monétaire puisqu’elle a réalisé trois baisses de taux en six mois alors même que l’économie se porte très bien et que, selon les indicateurs habituels, elle n’avait aucunement besoin de le faire… Deux raisons potentielles : soit, comme les marchés mais à l’inverse des indicateurs économiques, la FED voit pointer un ralentissement ou un stress sur tel ou tel secteur de l’économie (par exemple la finance, comme ont pu le laisser penser les alertes récentes sur le repo), soit son indépendance est toute relative… Probablement un peu des deux, mais cela n’empêchera pas de tenter d’en profiter en se positionnant pour encore quelques mois sur les catégories d’entreprises américaines profitant le plus de la politique accommodante, multinationales et cycliques exportatrices en tête.
  • L’adoucissement des débats entre la Chine et les USA sur les négociations commerciales : attention, ne nous y trompons pas, ces négociations ne se termineront pas pour autant à court terme et chaque accord trouvé ne sera que partiel et sujet à de nouvelles discussions. Cependant, il est fort à parier que Monsieur Trump commence aujourd’hui à préparer le scrutin de 2020 et souhaite plus montrer qu’il est parvenu à ses fins sur les sujets distillés pendant son mandat, que déclencher de nouveaux chantiers propres à faire penser au peuple américain qu’il ne les a pas aboutis… Certes, les polémiques et tweets impromptus devraient se poursuivre, notamment pour entretenir la dialectique autour de la politique accommodante de la FED et la baisse des taux, mais les déclarations devraient plutôt être porteuses pour les marchés d’ici les élections de fin 2020, 1/ que ce soit du côté de Monsieur Trump, avide d’une réélection, 2/ ou du côté des démocrates, cherchant à séduire le peuple ou le milieu des affaires en affirmant, eux aussi, leur capacité à défendre et renforcer l’économie du pays. Du côté des actifs financiers, on pourra profiter de ce mouvement sur les entreprises cycliques internationalisées en particulier américaines ou chinoises comme les constructeurs automobiles, les équipementiers, le fret ou la chimie.
  • Une possible entente sur le Brexit : certes, les débats et autres tractations pourront durer des mois, voire des années, mais il semble désormais quasiment exclu que le Royaume-Uni ou l’Union Européenne pousse vers un Hard Brexit. Déjà, lorsque l’Union Européenne avait autorisé un premier délai en avril 2019, nous avions considéré que les jeux étaient faits en ce sens, ce qui était également le scénario des marchés comme en témoignaient les prix des actifs comme les obligations d’Etat britanniques ou l’immobilier, mais ne semblait pas être le scénario de la presse, toujours encline aux sensations. Cependant, le scénario étant pricé, il n’était pas forcément intéressant de se positionner sur les actifs concernés, la prime à gagner étant relativement faible et le risque, si minime soit-il, engendrant de facto des pertes potentielles majeures. Ce sont les banques, et notamment les plus exposées au Royaume-Uni, qui ont profité des développements récents sur le Brexit, mais gardons en tête que le Brexit n’est pas simplement l’histoire d’une sortie ordonnée ou non, mais plutôt l’histoire à long terme d’un pays membre d’une Union économique et financière pendant près de cinquante ans, retrouvant une totale indépendance. Le Brexit aura bel et bien des conséquences majeures pour l’économie européenne, notamment le secteur financier, mais il est difficile de les anticiper dès aujourd’hui…
  • Des publications correctes des entreprises, avec toujours en toile de fond une dichotomie croissante entre les bonnes et les mauvaises. Si ces dernières profitent encore de la manne de liquidités des banques centrales de tous horizons ainsi que des taux quasi nuls, les hiatus commencent à se faire plus fréquents et plus significatifs, les derniers en date étant bien évidemment les pertes massives de la plateforme Uber, le plongeon de valorisation de WeWork, la conséquence inquiétante sur les résultats de SoftBank (actionnaire de Uber et de WeWork), devenu plus un fonds de private equity à effet de levier qu’une entreprise de télécoms, dans une moindre mesure l’inquiétude sur la liquidité de certains corporates comme Tereos en France, la situation de plus en plus critique des sidérurgistes comme Schmolz + Bickenbach contraint d’opérer une augmentation de capital pour ne pas sombrer ou même les plus grands comme Arcelor dont les notations de crédit commencent à se dégrader presqu’aussi rapidement que fin 2015… Pour le moment, aucun de ces évènements n’est suffisamment systémique pour causer un stress significatif sur les marchés, gorgés de trésorerie grâce aux banques centrales qui ont clairement tout fait pour qu’on ne les pointe pas du doigt lors d’une éventuelle prochaine crise. Mais attention, vu les déséquilibres et les transformations sur certains secteurs, vu les masses en jeu au travers d’outils systémiques comme les ETF ou sur des actifs totalement illiquides comme la dette privée ou le private equity, vu le nombre d’entreprises zombies qui ne cesse d’augmenter, il est probable que la prochaine crise ne vienne cette fois pas du secteur bancaire surrégulé, des Etats sous perfusion ou des banques centrales qui leur sont dévouées, mais bel et bien de la microéconomie, profitant aujourd’hui un peu trop des largesses de la corne d’abondance des banques centrales et du marché.
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Souvenons-nous ici, dans un premier temps, de deux entreprises en grande difficulté qui n’ont, à priori, aucun rapport avec Casino : Toys’R’Us, distributeur de jouets aux USA, et CGG, parapétrolier français. Chacun à son tour s’est retrouvé surendetté à force de restructurations échouées et de manque de rentabilité récurrente dans des marchés difficiles. Chacun d’eux était largement financé à la fois par les banques par le biais de prêts directs, et par le marché par le biais d’obligations, seniors mais, par quasi-nature, subordonnées aux banques. Chacun d’eux avait évidemment des conflits d’intérêts significatifs entre les parties prenantes, Toys’R’Us entre les actionnaires du LBO, eux-mêmes prêteurs, les banques partenaires et les créanciers « lambda » qui avaient financé ledit LBO, et CGG entre les mêmes créanciers « lambda », l’Etat Français et de nombreuses banques françaises présentes autour de la table…

Pour ces deux entreprises, il devenait inévitable de diminuer la charge de dette et les deux ont agi à peu près de la même manière, en deux étapes.

Tout d’abord, elles se sont entendues avec un pool de créanciers triés sur le volet, soit parce qu’ils étaient importants en masse, soit parce qu’ils étaient significativement actionnaires par exemple. A l’issue de cet accord, les deux entreprises ont proposé d’échanger les anciens titres de dette détenus par ce pool par de nouveaux, légèrement plus longs mais surtout beaucoup mieux sécurisés puisqu’ils étaient assurés de la quasi-intégralité des actifs de la société.

Ainsi, pour assurer quelques mois de liquidité et jouer le dernier va-tout, un pool de créanciers choisis par l’entreprise se retrouvait senior par rapport à tous les autres créanciers et bénéficiait de garanties propres à obtenir un taux de recouvrement de quasiment 100% en cas de faillite ou de restructuration.

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Ce montage s’est produit dans les deux cas : Toy’R’US et CGG ont tous les deux fait défaut (ou assimilé) quelques mois après leur échange de dette créant une asymétrie majeure entre les créanciers détenant les anciennes obligations et les créanciers détenant les nouvelles. Les deux fois, les anciennes obligations valaient entre 0 et 30% du nominal tandis que les nouvelles valaient quasiment 100%, grimpant même le jour de l’annonce du défaut !

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