Jean-Marc Ayrault a a affirmé jeudi qu'il attendait "avec impatience" la motion de censure des députés UMP contre la politique économique du gouvernement, estimant que cela lui permettrait d'avoir "une explication de fond" avec la droite.
"J'attends avec impatience cette motion de censure pour qu'on ait une bonne explication, une explication de fond devant l'opinion publique sur ce que la droite nous a laissé: la situation du pays sur le plan financier, sur le plan de la dette, sur le plan des déficits, sur l'état de notre industrie", a déclaré à la presse le Premier ministre, en marge d'un déplacement à Reims consacré à l'éducation.
Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a annoncé mercredi que les députés de son groupe allaient déposer prochainement une motion de censure contre la politique économique du gouvernement.
"Je n'ai aucune inquiétude franchement. Je l'attends avec une grande impatience", a ajouté Jean-Marc Ayrault.
Cette motion de censure UMP, qui serait la première de la législature, ne présente aucun risque pour le gouvernement, la gauche détenant une large majorité à l'Assemblée nationale.
Dans un communiqué, le président des députés PS, Bruno Le Roux, a pris la défense du gouvernement qui, selon lui, "a choisi de dire la vérité sur la situation économique du pays".
"L'objectif de réduire les déficits n'a pas changé, mais il est freiné par la stagnation de la croissance qui affecte toute l'Europe, comme en atteste la baisse de 0,6% du PIB en Allemagne. L'honnêteté du Premier ministre est d'en prendre acte sans aucunement relâcher l'effort de désendettement", a-t-il ajouté.
M. Ayrault a annoncé officiellement mercredi soir que la France ne pourrait pas réduire le déficit public à 3% du PIB fin 2013.
M. Le Roux a en outre répliqué à François Fillon qui a accusé le gouvernement de "légèreté", en soulignant que l'ex-Premier ministre UMP avait "fait exploser tous les déficits, surendetté la France de 600 milliards, plombé le déficit commercial de 70 milliards par an et conduit la croissance à zéro". "L'homme qui diagnostiquait au début de son mandat +la faillite de l'Etat+ en a été l'un des principaux responsables", a-t-il fait valoir.
Il a dénoncé une "opposition sectaire et revancharde, incapable de comprendre pourquoi la France les a rejetés", ajoutant: "La motion de censure qu'ils nous annoncent sera celle de ce qu'ils n'ont pas fait".