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PIB français: 0,5% de croissance au printemps, de bon augure

Publié le 28/07/2017 14:47
La première estimation de l'Insee conforte la prévision annuelle du gouvernement (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)
BNPP
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La première estimation de l'Insee conforte la prévision annuelle du gouvernement (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)

L'économie française a enregistré une croissance de 0,5% du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, selon la première estimation de l'Insee, qui conforte la prévision annuelle du gouvernement, l'objectif de 1,6% pouvant même être dépassé d'après plusieurs analystes.

"C'est un gros 0,5%", constate Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas (PA:BNPP). L'estimation de l'Insee est en effet proche de 0,55% au printemps, après 0,54% en début d'année et plus de 0,50% fin 2016.

La progression du produit intérieur brut (PIB) a été dopée par le rebond des exportations (+3,1%), "une très bonne surprise" après le repli du premier trimestre (-0,7%).

D'autant que "les autres feux sont au vert", observe-t-elle. La consommation des ménages, premier pilier de l'économie française, a légèrement accéléré (+0,3% après +0,1%).

L'investissement des particuliers s'est maintenu à "un rythme très soutenu" (+1,0% après +1,2%), signe de la vigueur du marché immobilier, tandis que celui des entreprises est resté en hausse (+0,5% après +2,1%) malgré l'arrêt début avril d'un avantage fiscal.

"On est dans un scénario de reprise", affirme Mathieu Plane, chercheur à l'OFCE, relevant que la croissance en glissement annuel atteint 1,8%, ce que l'on n'avait "pas vu depuis 2011".

- 'Porte ouverte' -

Même en cas de stagnation au second semestre, l'acquis de croissance est déjà de 1,4%. Le gouvernement, qui table comme l'Insee et la Banque de France sur 1,6%, sera-t-il tenté de relever sa prévision ?

Contacté par l'AFP, le ministère de l'Economie a refusé de commenter les chiffres publiés vendredi, renvoyant à septembre une éventuelle prise de position sur le sujet.

Moins frileux, les analystes entrevoient une croissance légèrement supérieure. "Mécaniquement, ma moyenne annuelle remonte de 1,6% à 1,7%", indique Mme Baudchon, qui ne voit "pas de raison de revoir à la baisse" ses prévisions pour les prochains trimestres.

L'OFCE, qui prédit comme le FMI une hausse de 1,5%, estime que cette prévision "devient une fourchette basse", selon M. Plane.

"On ne ne va pas faire beaucoup plus que 1,6%, car on ne partait pas avec beaucoup d'élan", juge Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture chez Xerfi.

Mais la France atteint désormais "un rythme de croissance qui permet d'accélérer les créations d'emplois", cette dynamique laissant "la porte ouverte sur un exercice 2018 qui pourrait dépasser 2%", ajoute-t-il.

- Budget 2018 décisif -

A cet égard, le premier budget du nouvel exécutif sera décisif. Les conséquences de promesses contradictoires - baisses des prélèvements, investissements et réduction des déficits - sont encore difficiles à mesurer.

"Cela dépendra de la manière dont le gouvernement communique et s'il arrive à bien vendre sa politique économique, ce qui peut avoir un effet sur les anticipations des entreprises et le comportement des ménages", prévient Mme Baudchon.

Après plusieurs arbitrages contestés en juillet (aides au logement, coupes dans le budget de l'armée), la bonne dynamique de la croissance "va faciliter les ajustements budgétaires pour tenir les 3% de déficit" exigé par le pacte de stabilité européen, estime M. Plane.

Sous le coup d'une procédure de déficit excessif instruite par la Commission européenne depuis 2009, Paris pourrait, en passant sous ce seuil deux années de suite, basculer du "volet correctif" avec menace de sanctions au "volet préventif".

Cela permettrait au gouvernement de "négocier des flexibilités dans le pacte", notamment "en prévision de la transformation du CICE" (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) en 2019, ajoute-t-il.

L'exécutif s'est en effet engagé à remplacer le CICE par une baisse des cotisations, ce qui se traduira par une double dépense lors de l'année de transition, de l'ordre de deux fois 20 milliards d'euros.

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