Investing.com -- La récente hausse de 20 % des actions d’Intel (NASDAQ:INTC), motivée par des spéculations sur un partenariat potentiel avec Taiwan Semiconductor Manufacturing (NYSE:TSM), pourrait être basée sur des " vœux pieux ", selon l’analyste KC Rajkumar de Lynx Equity Strategy.
L’analyste suggère de vendre le rallye, citant les défis commerciaux et géopolitiques entourant Intel Foundry Services (IFS).
"Pourquoi TSM voudrait-elle prendre une participation dans l’IFS d’Intel ? demande M. Rajkumar, soulignant la réticence déjà exprimée par TSMC à opérer à l’étranger en raison des coûts plus élevés et des talents locaux limités. Il souligne également les "performances discutables de l’IFS sur les nœuds avancés" et ses pertes constantes, le directeur financier d’Intel prévoyant un seuil de rentabilité au plus tôt à la fin de 2027.
L’analyste s’interroge sur la logique stratégique de l’investissement de TSMC dans les activités de fonderie d’Intel, en particulier lorsque la capacité mondiale des nœuds de pointe et des nœuds en retard n’est plus limitée.
M. Rajkumar fait également part de ses préoccupations concernant les relations opaques d’IFS avec des sociétés de gestion d’actifs externes et sa "relation torturée" avec le gouvernement américain par le biais de la loi CHIPS.
Au-delà des fondamentaux commerciaux, les dynamiques géopolitiques ajoutent une nouvelle couche de complexité. M. Rajkumar note que la "coercition potentielle, via la menace de droits de douane sur les importations de semi-conducteurs", pourrait être un facteur poussant TSMC vers la table des négociations.
Toutefois, les rapports des médias sur les discussions directes entre TSMC et le gouvernement américain sont "d’une crédibilité douteuse", ajoute-t-il, étant donné que de telles questions nécessitent généralement un engagement d’État à État par l’intermédiaire du gouvernement de Taïwan.
M. Rajkumar souligne également l’évolution récente des relations entre les États-Unis et Taïwan comme toile de fond potentielle de la spéculation Intel-TSMC. Le département d’État américain a récemment mis à jour son site web, en supprimant les termes qui exprimaient explicitement l’opposition à l’indépendance de Taïwan.
"Nous pensons que les deux sont liés", écrit M. Rajkumar, suggérant que Washington pourrait être à la recherche d’un "mécanisme acceptable" pour discuter avec le gouvernement taïwanais et, par extension, avec TSM.
Toutefois, le calcul géopolitique reste délicat, notamment en raison de la réaction probable de la Chine. "Ce qui aurait pu être une simple question de négociation entre deux entreprises privées, INTC et TSM, pourrait s’enliser irrémédiablement dans des intrigues géopolitiques", prévient M. Rajkumar.
En fin de compte, les facteurs commerciaux et géopolitiques ne convainquent pas l’analyste quant aux perspectives de l’opération. "Nous avons du mal à comprendre si la relation IFS/TSM a un avenir", conclut M. Rajkumar. "Nous ne tenons pas compte de la hausse de plus de 20 % d’INTC la semaine dernière.