Investing.com – Dans une note envoyée à ses clients plus tôt cette semaine, la banque UBS a alerté à propos du risque que les actions chutent au cours des prochaines semaines en raison de plusieurs facteurs, notamment la faiblesse de la croissance mondiale et les mauvais résultats des entreprises.
"La croissance est plus faible que ce que prévoient les investisseurs et beaucoup plus faible que ce que prévoient les marchés", ont déclaré les stratèges d'UBS. A noter cependant que les chiffres supérieurs aux attentes du PIB US T1 publiés jeudi tendent à contredire la banque.
Les analystes estiment que la croissance mondiale est actuellement inférieure à 2 % sur une base annuelle, soit nettement moins que la moyenne à long terme de 3,5 %.
"Mais nous n'avons probablement pas besoin d'attendre le début des révisions à la baisse des bénéfices pour voir les actions baisser. Les faibles corrélations entre les actions, les révisions à la baisse des notations de crédit et l'accélération de l'épuisement des liquidités suggèrent que les valorisations seront probablement compromises avant que les bénéfices ne le soient", ont-ils ajouté.
Ainsi, UBS prévoit que le S&P 500 devrait clôturer à 3900 d'ici la fin de l'année, soit une baisse d'environ 10 % par rapport aux niveaux actuels.
Mais ce qui inquiète le plus les analystes de la banque est la santé du marché du crédit. Le segment le plus faible du crédit, les prêts à effet de levier, est vulnérable à la hausse des taux flottants et à l'augmentation des défauts de paiement, ont-ils déclaré.
"Nous observons la migration des notations de crédit, et le mois de mai semble être le pire que nous ayons connu depuis au moins 18 mois en termes d'abaissements de notation à CCC et à D ou de défauts de paiement", a écrit la banque plus tôt ce mois.
La réalité de cette année est que même s'il n'y a pas de risque imminent de refinancement, la faiblesse des bénéfices et des profils de liquidité pourrait conduire les entreprises à être rétrogradées aux notes les plus basses pour la dette (CCC ou junk), ce qui pourrait entraîner une augmentation substantielle des coûts de financement pour ces entreprises, ont-ils par ailleurs souligné.
Enfin, la banque estime qu'il faudra attendre les bénéfices du troisième trimestre pour que les estimations du marché soient révisées à la baisse.