par Juliette Rouillon
PARIS (Reuters) - Wall Street devrait retomber jeudi, après son rebond spectaculaire de la veille, tandis que les Bourses européennes sont passées dans le rouge à mi-séance, dans des marchés repris par les inquiétudes sur le ralentissement de l'économie mondiale et le conflit commercial sino-américain.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse entre 1,4% à 1,7%, au lendemain d'un rebond de 5% à 6%, le Dow Jones ayant gagné pour la première fois plus de 1.000 points en une séance mercredi.
À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,29% à 4.612,95 vers 12h30 GMT. À Francfort, le Dax, fermé pendant le repli de lundi à la veille de Noël, cède 1,96% et à Londres, le FTSE est en baisse de 1,1%.
A Milan, également fermée lundi, le FTSE MIB, recule 1,24%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 1,16%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,92% et le Stoxx 600 1,09%.
Le Stoxx 600 est toujours en passe d'accuser son plus net recul annuel depuis 2008, en baisse de plus de 15% depuis le début de l'année.
"Pour penser qu'on a touché un creux, il faudrait au moins deux jours de fermeté, pas seulement en termes de cours, mais aussi en termes de volumes, en profondeur de marché, avec un soutien de l'environnement", dit Hussein Sayed, responsable de la stratégie chez FXTM . "Jusqu'à présent, nous ne constatons pas d'inversion des fondamentaux du marché. Les tensions entre les Etats-Unis et la Chine restent la plus grande inconnue pour l'année 2019", ajoute-t-il.
Washington et Pékin ont prévu une réunion en face-à-face sur le commerce pour janvier, a annoncé jeudi le ministère chinois du Commerce.
Toutefois, selon plusieurs sources à Reuters, Donald Trump envisage un décret interdisant aux entreprises américaines d'utiliser des équipements de télécoms fabriqués par les groupes chinois Huawei et ZTE, de quoi compliquer la résolution des tensions.
Sur le plan de la politique intérieure, Trump a assuré mercredi qu'il était prêt à attendre tout le temps qu'il faudrait pour obtenir la somme de cinq milliards de dollars qu'il demande au Congrès de débloquer pour la construction d'un mur anti-immigration à la frontière avec le Mexique.
Le "shutdown" partiel en cours pourrait par ailleurs reporter la publication des indicateurs économiques du département américain du Commerce, selon le Wall Street Journal, qui cite une porte-parole.
Les Bourses chinoises ont terminé la séance sur une note négative, le CSI 300 ayant perdu 0,4%, alourdi par l'annonce de bénéfices des entreprises industrielles en baisse en novembre pour la première fois en près de trois ans avec le ralentissement de la demande extérieure et intérieure dans un contexte de tensions avec les Etats-Unis.
L'indice MWCI Asie Pacifique hors Japon gagne 0,43%.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
Tous les secteurs étaient passés dans le rouge à mi-séance, même si la distribution résiste mieux que les autres grâce aux achats de Noël aux Etats-Unis (-0,27%), ainsi que les valeurs technologiques (-0,33%).
A Paris, Vinci (PA:SGEF) a pris jusqu'à 1,7% à la suite d'un accord pour devenir actionnaire majoritaire de Gatwick avec le rachat de 50,01% des parts du deuxième aéroport britannique pour environ 2,9 milliards de livres sterling (3,2 milliards d'euros). Le titre a réduit ses gains à 0,06%.
Les banques italiennes cède 0,5%, affectées par la décision du premier actionnaire de Banca Carige (-6,25%) de bloquer le projet d'une augmentation de capital de 400 millions d'euros.
TAUX
Avec le retour de l'aversion au risque, les investisseurs reviennent vers les obligations de la zone euro dont les rendements retombent mécaniquement.
En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans recule à 0,236% contre 2,249% la veille, après être tombé à un plus bas de six mois à 0,20% la semaine dernière.
Le rendement des Treasuries à 10 ans cède 2,5 points de base autour de 2,779%.
CHANGES
Le yen gagne un demi point de pourcentage face au dollar, profitant lui aussi de son statut de valeur refuge.
Le dollar recule de 0,28% face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui gagne lui 0,3% à 1,1387 dollar.
PÉTROLE
Les cours du brut sont repartis à la baisse, après avoir bondi de 8% la veille, repris par les craintes d'un excès d'offre.
Le baril de Brent de la Mer du Nord perd 1,8% pour retomber sous 53,50 dollars et le baril de brut léger américain cède 1,6% à 45,5 dollars.
Le marché prendra connaissance des chiffres des stocks de brut américain de l'American Petroleum Institute (API), à 21h30 GMT, avant les statistiques hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) vendredi.
(Avec Danilo Masoni, édité par Laetitia Volga)