Par David Wagner
Investing.com - Le directeur général de Wirecard AG (DE:WDIG), Markus Braun, a démissionné avec effet immédiat face à l’effondrement de l’action depuis hier, après que la société ait révélé qu'il manquait 1,9 milliard d'euros en espèces dans ses comptes.
Les actions de l'entreprise allemande de paiement, autrefois très performante, ont chuté de 61.82% hier et reculent de plus de 33% supplémentaires ce vendredi, après que l’on ait appris que les auditeurs de l'agence E&Y avaient reçu des documents "falsifiés" détaillant les soldes de trésorerie.
La société a déclaré vendredi dans une déclaration réglementaire que son nouveau responsable de la conformité, James Freis, qui n'a rejoint la société que jeudi en provenance de la Deutsche Börse, avait été nommé PDG intérimaire.
Wirecard a déclaré que la démission de M. Braun, qui est également le plus grand actionnaire de la société, est intervenue "d'un commun accord avec le conseil de surveillance". Notons que la démission de M. Braun ce vendredi fait suite à la suspension hier du directeur général de Wirecard, Jan Marsalek.
La société Wirecard a été plongée dans la crise jeudi lorsqu'elle a révélé que 1,9 milliard d'euros détenus sur des comptes bloqués dans deux banques asiatiques avaient disparu. EY, son auditeur de longue date, a déclaré qu'il y avait des indications qu'un administrateur des comptes bancaires de Wirecard avait tenté de "tromper l'auditeur" et pourrait avoir fourni des "soldes de trésorerie falsifiés".
Dans une déclaration vidéo publiée tard dans la nuit de jeudi à vendredi, M. Braun a par ailleurs déclaré qu'il n'était "pas clair" pourquoi les banques asiatiques "ont déclaré à l'auditeur que les confirmations sont fausses", estimant que l’on ne pouvait pas exclure que la société ait subi une fraude massive.
Rappelons que cet effondrement soudain des actions de Wirecard arrive au terme d’une période de troubles d’un an et demi pendant laquelle la société a tenté d'apaiser les craintes concernant sa comptabilité, notamment en commandant un audit spécial à KPMG. Les conclusions de l'audit spécial, publiées fin avril, n'avaient pas réussi à apaiser les craintes, et à juste titre, si on en croit les révélations de ces deux derniers jours…