L'opérateur Orange a inauguré jeudi le siège de sa filiale dédiée à la cybersécurité, née du besoin de protéger ses propres réseaux et devenue un de ses axes de croissance prioritaires.
Née en janvier 2016, et renforcée depuis par le rachat de la société de services parisienne Lexsi, Orange Cyberdefense a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 250 millions d'euros, avec 1.200 employés.
L'objectif est d'atteindre en 2020 un chiffre d'affaires de 350 millions, en employant 2.000 personnes, selon son directeur général Michel Van Den Berghe.
"En seulement deux ans, Orange Cyberdefense est devenu le numéro un français de la cybersécurité et notre objectif désormais est de devenir un leader en Europe", s'est félicité le PDG d'Orange Stéphane Richard.
"Tout le monde, je pense, commence à réaliser que les promesses de la transformation numérique peuvent s'écraser contre un mur de réalité, si on ne prend pas en compte (les) questions" de sécurité informatique, a-t-il observé.
"Ces questions-là vont devenir de plus en plus majeures, de plus en plus prégnantes aussi, au fur et à mesure que les vagues technologiques se succéderont."
"Notre mission, c'est que notre métier d'opérateur de télécoms, d'opérateurs de données, nous expose particulièrement à cette question-là", a-t-il noté, faisant référence à ses 265 millions de clients dans le monde.
"Nous sommes une cible, notre mission c'est vraiment de nous protéger, et de protéger nos clients face à ces risques qui montent partout dans le monde. C'est par là qu'est née notre ambition en matière de cybersécurité: en prenant la mesure qu'on était parmi les plus exposés", a-t-il noté.
Cette nécessité de défendre ses propres réseaux "est aussi une opportunité pour nous de développer des offres adaptées pour tous ceux qui ont besoin de cybersécurité", a relevé Stéphane Richard.
Installé à la Défense, près de Paris, le quartier général d'Orange Cyberdefense regroupe, sur 12 niveaux, 500 collaborateurs venus de six sites franciliens.
Outre des espaces de réception et de formation, le siège comprend un centre d'alerte spécialisé dans la réaction aux attaques, des cellules de renseignement et de surveillance des réseaux, une base de "hacking éthique" (dont les employés attaquent les systèmes des clients pour en éprouver les faiblesses) et un "laboratoire d'épidémiologie" où sont analysés les virus des pirates.