L'ensemble des sites français de Verallia, filiale de Saint-Gobain (PA:SGOB) en passe d'être vendue à un fonds américain, étaient à l'arrêt jeudi, selon la CGT, qui réclame une "prime de sortie" de 2.000 euros pour chaque salarié, ainsi que des garanties sur "l'emploi et les sites".
Selon Dominique Spinali, délégué central CGT, les sept sites français de Verallia, leader européen de l'emballage en verre, sont "arrêtés complètement" depuis mardi, ainsi que le site de sa filiale charentaise Salomon. La CGT a appelé à 40 heures de grève jusqu'à vendredi matin, a-t-il précisé.
Par ailleurs, 250 salariés ont manifesté en fin de matinée devant le siège du groupe à La Défense pour se rappeler au bon souvenir de Saint-Gobain et "se joindre à l'anniversaire" de l'entreprise, qui fête en octobre ses 350 ans, a ajouté le délégué.
Contactée, la direction de Saint-Gobain n'a pas pu être jointe dans l'immédiat.
Pour rappeler à Saint-Gobain "que sans nous, ils se seraient cassé la figure pendant la crise du bâtiment", les manifestants ont collé 350 bouteilles au sol, devant le siège, selon M. Spinali.
Le syndicat majoritaire (65%) réclame pour les salariés une "prime de sortie" équivalant à "1% des plus-values de la vente", soit "7 millions d'euros, 2.000 euros par salarié".
"Saint-Gobain nous le doit. Nous sommes jetés aux requins des finances sans un remerciement pour les années de travail fourni", a dit le délégué CGT.
Il a déploré que le rachat de Verallia par le fonds d'investissements Apollo se fasse par une très large part d'endettement, en LBO (Leveraged Buy Out), une opération qui va faire "perdre de l'argent aux salariés" car "tous les frais bancaires sont dus par le vendeur" et vont "diminuer automatiquement la participation (reversée aux salariés) de 30% pendant 7 ans", a-t-il précisé.
Une délégation a été reçue à la mi-journée au siège. "Ils ont écouté nos revendications, mais n'ont pas donné suite", a relaté M. Spinali.
Saint-Gobain, qui cherchait à vendre depuis 2007 sa filiale, est depuis juin "en négociations exclusives" avec Apollo pour lui céder Verallia pour près de trois milliards d'euros.
L'opération, à laquelle la banque publique d'investissement Bpifrance participe en entrant au capital à hauteur de 10%, est en cours d'achèvement.
Verallia, un des leaders mondiaux de la production de bouteilles et de pots en verre, emploie environ 10.000 personnes dans 34 usines dans le monde, dont près de 2.400 en France.