La reprise devrait rester modérée cette année en zone euro avec une inflation très basse, qui devrait repartir à la hausse en 2016, même si elle reste loin des objectifs affichés par la Banque centrale européenne, affirme mardi le Fonds monétaire international.
Dans son rapport sur l'économie mondiale, le FMI maintient sa prévision de croissance pour la zone euro en 2015, à 1,5% et revoit très légèrement à la baisse celle de l'an prochain, à 1,6% (contre 1,7% en juillet).
Concernant l'inflation, il table sur 0,2% cette année, avant une accélération à 1% en 2016. L'objectif de la BCE est de maintenir le niveau de l'inflation juste en-deçà de 2%.
"La reprise modérée en zone euro est soutenue par les prix bas du pétrole, une politique monétaire accommodante et la dépréciation de l'euro", indique le FMI, tout en estimant que "le potentiel de croissance reste faible" en raison notamment des stigmates laissés "par les crises passées".
A ce titre, "un regain d'inquiétude" quant à "l'avenir de la Grèce dans la zone euro" reste un risque, même si le sort de la région n'est plus la préoccupation première du Fonds, désormais plus inquiet de la baisse des prix des matières premières et de ses conséquences sur les émergents.
"Mais les marchés financiers ont réagi de manière modérée aux incertitudes liées aux négociations grecques (pendant l'été, ndlr)", souligne le FMI, attribuant ce changement à la "solidité des pare-feux de la zone euro et à la politique de la BCE".
L'institut monétaire rachète depuis mars environ 60 milliards d'euros de dettes chaque mois, un programme de "quantitative easing" ("QE" en jargon financier) censé relancer la croissance et faire repartir l'inflation.
Par pays, l'Allemagne va continuer à jouer le moteur de l'économie de la zone euro, avec une croissance de 1,5% en 2015 et 1,6% en 2016. La France devrait rattraper son retard l'an prochain avec une croissance de 1,5% après 1,2% cette année.
Enfin, l'Espagne devrait connaître un boom économique cette année, avec une croissance de 3,1% en 2015 et 2,5% en 2016, selon des données quasiment inchangées par rapport à celles de juillet dernier.