LONDRES (Reuters) - La demande mondiale de pétrole produit par l'Opep sera plus faible que prévu en 2015, créant une offre très excédentaire, faute d'une baisse de la production du cartel ou d'un ralentissement de l'exploitation des schistes aux Etats-Unis, écrit l'organisation dans son rapport mensuel publié mercredi.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole prévoit une demande de pétrole Opep de 28,92 millions de barils par jour (bpj) l'an prochain, soit 280.000 bpj de moins que sa précédente prévision et plus d'un million de bpj de moins que sa production actuelle.
L'Opep a décidé le mois dernier de ne pas réduire sa production en dépit de la chute des cours, l'Arabie saoudite ayant pris la tête d'une offensive contre la production américaine de schistes qui grignote la part de marché du cartel.
Le pétrole de schiste américain, plus cher à produire, a besoin de cours relativement élevés pour être rentable.
La décision de l'Opep de maintenir son objectif de production à 30 millions de barils par jour, a accentué la chute des cours du pétrole, en baisse de plus de 40% depuis le mois de juin. Mercredi le Brent de mer du Nord est passé sous la barre des 65 dollars, à un nouveau plus bas de cinq ans.
L'Organisation a revu en baisse ses prévisions en raison des perspectives économiques plus faibles en Europe et en Asie et s'attend à une hausse de la production pétrolière des pays non-membres de l'Opep et de ceux exploitant les schistes.
L'Opep ajoute cependant que la hausse de la production pourrait ralentir si les prix restent bas.
"Si la baisse actuelle des prix du brut continue sur une plus longue période, cela aura un impact sur les prévisions 2015 de production des pays non-OPEP, en particulier sur la croissance prévue du (pétrole de schiste)," écrit l'Opep.
L'Opep s'attend à ce que la production des pays non-membres du cartel augmente pour atteindre 1,36 million de baril par jour en 2015, sous la houlette des Etats-Unis. Cette prévision a été revue en hausse de 120.000 bpj par rapport au chiffre du mois dernier.
(Alex Lawler, Wilfrid Exbrayat et Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)