(Reuters) - Tata Steel a suspendu vendredi la vente de ses principaux actifs en Grande-Bretagne en raison de l'incertitude provoquée par le vote en faveur d'une sortie de l'Union européenne et du flou entourant l'avenir du système de retraites dans le secteur sidérurgique britannique.
Le groupe indien a déclaré qu'il s'efforçait désormais de former une coentreprise pour ses actifs dans l'acier en Grande-Bretagne.
Tata a annoncé fin mars son intention de vendre la totalité de ses activités au Royaume-Uni, notamment le site de Port Talbot au Pays de Galles, menaçant plusieurs milliers d'emplois dans un secteur fragilisé par la chute des prix, des coûts élevés et la concurrence chinoise.
Le mois suivant, il a annoncé la vente de plusieurs de ses sites britanniques et de celui d'Hayange, en France, pour un montant d'une livre symbolique, à Greybull Capital, un spécialiste du redressement d'entreprises.
Il a déclaré vendredi que la victoire du camp du Brexit lors du référendum du 23 juin et des questions relatives au système de retraite l'amenaient désormais à revoir sa réflexion.
"Les offres ont aussi été réexaminées à la lumière des incertitudes provoquées par le référendum au Royaume-Uni et du résultat des consultations engagées par le gouvernement britannique sur le système de retraite dans le secteur sidérurgique britannique", annonce Tata Steel dans un communiqué.
"En conséquence, Tata Steel a désormais engagé des discussions avec des acteurs stratégiques de l'industrie sidérurgique, notamment Thyssenkrupp."
Thyssenkrupp, premier sidérurgiste allemand, a déjà exprimé sa volonté d'être un acteur de toute consolidation du secteur en Europe.
Tata Steel a aussi annoncé vendredi le lancement d'une procédure distincte de cession de ses activités d'acier de spécialité dans le Yorkshire du Sud et de sa tuberie à Hartlepool, qui emploient ensemble environ 2.000 personnes.
Cela signifie qu'il reste encore 9.000 employés de Tata Steel et des milliers d'autres chez les sous-traitants dont le sort reste incertain.
(Costas Pitas, avec William James, Sankalp Phartiyal et Ankit Ajmera; Bertrand Boucey pour le service français)