LYON (Reuters) - La région Auvergne-Rhône-Alpes a lancé jeudi une agence régionale de développement économique pour aider les entreprises locales et créer 10.000 emplois d'ici cinq ans pour passer de la huitième position à la première place en Europe.
Doté d'un budget d'investissement de 100 millions d'euros par an, elle sera co-présidée par un trio de personnalités issues du public et du privé -- Laurent Wauquiez, président Les Républicains (LR) de la région, Jean-Dominique Sénard, président du groupe Michelin (PA:MICP) et Gérard Guyard, président de Gravotech.
"Cette agence sera une porte d'entrée unique pour accompagner les entreprises dans leur développement, les aider à l'export, les soutenir dans leurs projets de formation et d'apprentissage", a résumé Laurent Wauquiez, précisant que l'objectif était d'accompagner 10.000 entreprises régionales par an et de créer jusqu'à 10.000 emplois d'ici cinq ans, notamment dans le secteur du tourisme et du numérique.
Opérationnelle au 1er septembre prochain, avec un siège basé à Lyon et des antennes déployées dans tous les départements de la région, l'agence emploiera quelques 200 collaborateurs.
Le député LR, qui présente la création de cette agence économique comme une première en France, entend utiliser les dispositions de la "loi NOTRe" du 7 août 2015 qui confie davantage de compétences aux régions.
"Tous les pays qui ont réussi à résorber le chômage l'ont fait avec des modèles comme celui-ci qui s'appuient sur une collaboration entre public et privé", a indiqué le président de Michelin en citant les exemples de l'Allemagne, des Etats-Unis, de l'Italie et de l'Espagne.
"Cette région concentre un certain nombre de champions européens et mondiaux, il faut les aider à grandir", a ajouté Gérard Guyard, parlant surtout du secteur industriel.
La création de cette agence régionale de développement économique n'est cependant pas appréciée de toutes les collectivités.
La métropole lyonnaise, qui possède déjà une puissante agence à l'échelle de son territoire, met en garde Laurent Wauquiez.
"Il ne faudra pas que l'agence régionale cantonne la Métropole dans l'immobilier d'entreprise où dans l'animation des zones industrielles", a prévenu David Kimelfeld, premier vice-président de la Métropole de Lyon, "tant que notre rôle n'aura pas été clarifié, nous ne prendrons pas notre part dans cette agence".
(Catherine Lagrange, édité par Caroline Pailliez)