par Matthias Galante
NICE (Reuters) - Marine Le Pen a, lors de son premier meeting de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle à Nice jeudi soir, jugé que son adversaire, Emmanuel Macron, est un candidat "du système" et de la "submersion migratoire".
Le projet du candidat d'En Marche !, a-t-elle dit, porte "la dilution et la déconstruction de la France".
"Derrière les phrases creuses d'un orateur sentencieux et narcissique (...) c'est notre antithèse parfaite", a-t-elle lancé devant 3.000 personnes réunies au Palais Nikaia qui ont sifflé à de nombreuses reprises le nom d'Emmanuel Macron.
"Le sourire est artificiel, c'est une composante du marketing (...) Il est la plus pure synthèse du système, les plus beaux habits lui ont été donnés", a dit la candidate du Front national, se gaussant une nouvelle fois de la visite de son adversaire, mercredi, auprès des salariés de Whirlpool à Amiens.
"Il était dans un bureau aseptisé à des kilomètres de là, puis il a été forcé de venir, il a été mal accueilli par les travailleurs", a-t-elle ironisé.
Marine Le Pen a dénoncé en outre les soutiens de son opposant du 7 mai, "Daniel Cohn-Bendit, les islamistes de l'UOIF, le président de la Commission européenne (Jean-Claude Juncker), Robert Hue, Manuel Valls ou Christian Estrosi", l'élu niçois longuement hué par les militants.
"OLIGARCHIE"
Pour elle, "ils sont l'oligarchie qui a choisi depuis longtemps son camp : le banquier Macron qui veut reclasser cinq années de plus ses hommes, ses réseaux."
La candidate du FN a critiqué la personnalité et le parcours de l'ancien banquier d'affaires "qui a le caractère, l'insensibilité qu'il faut à ce métier", capable selon elle, de "s'abstraire d'une variable qui ne compte plus : celle de la vie des hommes".
"Mais le second tour est arrivé, le vernis craque", a estimé Marine Le Pen, dénonçant "les coups de sang de plus en plus nombreux" de son rival, "ses moments dérangeants où il perd ses nerfs".
Durant un discours d'un peu plus d'une heure, elle a décliné ses thèmes de prédilection en cherchant à conforter plus particulièrement les électeurs fillonistes tentés, selon un de ses conseillers, par un vote FN.
Notamment sur l'Europe.
"L'Union européenne est triste, celle des costumes, des fonctionnaires bruxellois", a-t-elle dit, "je veux lui redonner de la couleur parce que mon Europe, joyeuse, diverse, colorée, elle a le visage de ses peuples."
Pour la candidate FN, qui pense que "son élection est une chance pour l'Europe", pas question de décider de l'avenir de la France dans l'UE sans le référendum, plusieurs fois annoncé au cours de la campagne électorale.
Jugeant "sa position tellement caricaturée par ses adversaires", elle a lancé : "C'est vous au final qui déciderez à l'occasion du référendum (...) Rien ne se fera sans vous."
(édité par Gilles Trequesser)