BRUXELLES (Reuters) - Les dirigeants européens se sont accordés vendredi à l'unanimité sur une série de mesures visant à convaincre le Royaume-Uni de rester dans l'Union européenne, a annoncé le président du Conseil européen, Donald Tusk.
Après deux jours de difficiles négociations, le Premier ministre britannique, David Cameron, s'est félicité d'un accord qui donne selon lui un "statut spécial" à son pays dans l'Union et annoncé qu'il allait le recommander samedi aux membres de son gouvernement.
Il pourra ainsi donner le coup d'envoi de la campagne pour le référendum sur le maintien ou non de son pays dans l'Union, qui devrait se tenir le 23 juin, et sur lequel les Britanniques sont divisés.
Lors d'une conférence de presse, il a pressé les Britanniques de voter pour le maintien dans l'Union, expliquant que cet accord leur offrait "le meilleur des deux mondes".
Il s'est félicité d'avoir garanti que le Royaume-Uni ne rejoindrait jamais l'euro, qu'il ne ferait jamais partie d'un "super-Etat" européen, que les allocations sociales seraient limitées pour les travailleurs européens installés dans le pays, et que la supervision des banques britanniques soit effectuée par la Banque d'Angleterre.
La persistance de divergences, après une série de réunions bilatérales vendredi s'est traduite par des reports successifs de la réunion plénière des chefs d'Etat et de gouvernement, d'abord à 14h30, puis 15h30, 16h00, et enfin à 20h00. Il a ensuite été demandé aux dirigeants des Vingt-Huit de réserver une nuit d'hôtel supplémentaire.
Les négociations bloquaient sur deux sujets, avait souligné le président français, François Hollande : la volonté de David Cameron d'obtenir un statut particulier pour la réglementation et la supervision des institutions financières britanniques et les limites de la réduction des prestations sociales, notamment des allocations familiales, dont bénéficient les salariés de pays de l'UE installés en Grande-Bretagne.
Les Britanniques sont partagés sur la question du maintien ou non dans l'Union européenne. Selon un sondage TNS publié vendredi, les personnes favorables à une sortie de l'Union européenne ont deux points d'avance sur les partisans du maintien, à 36% contre 34%.
(Jan Strupczewski et Elizabeth Piper, avec la rédaction européenne de Reuters, Jean-Baptiste Vey pour le service français, édité par Danielle Rouquié)