PARIS (Reuters) - Le spécialiste français de sûreté aérienne Christophe Naudin, condamné à cinq ans de prison en 2017 par la justice de République dominicaine pour avoir participé à l'évasion de deux pilotes condamnés dans l'affaire "Air cocaïne", est arrivé vendredi en France pour y purger le reste de sa peine.
"Il a été présenté au parquet de Bobigny en vue d'une incarcération dans une maison d'arrêt francilienne", a déclaré un porte-parole de la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP).
Une procédure d'aménagement de peine va être engagée et le tribunal correctionnel de Bobigny en fixera les modalités, a-t-il ajouté, ce qui devrait déboucher sur sa remise en liberté.
C'est un accord conclu en 2009 avec la justice dominicaine qui permet à Christophe Naudin, qui avait plaidé coupable de "trafic de migrants", de retrouver le sol français.
"Trafic de migrants" est la qualification retenue par le parquet dominicain pour désigner sa participation à l'opération rocambolesque qui a permis aux pilotes d'avion Pascal Fauret et Bruno Odos, en octobre 2015, de s'évader de la République dominicaine, où ils attendaient leur procès en appel.
L'affaire "Air cocaïne" a débuté en mars 2013 avec l'interpellation en République dominicaine de Pascal Fauret, de Bruno Odos et de deux autres Français dans un avion Falcon 50 à bord duquel avaient été embarqués près de 700 kilos de cocaïne.
Pascal Fauret et Bruno Odos avaient été condamnés par la justice dominicaine à 20 ans de prison pour trafic de drogue.
Ils ont toujours clamé leur innocence et dit avoir ignoré le contenu des valises qu'ils transportaient. Ils ont été mis en examen par la justice française pour "importation de produits stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs".
La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a décidé en mars 2016 la remise en liberté sous contrôle judiciaire des deux pilotes.
Christophe Naudin a été arrêté en Egypte le 4 février 2016 et extradé en République dominicaine un mois plus tard.
(Yves Clarisse, édité par Jean-Baptiste Vey)