AMMAN/BEYROUTH (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a déclaré dimanche avoir défini avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, les modalités d'un accord portant sur une cessation des hostilités en Syrie mais des attentats revendiqués par l'Etat islamique (EI) ont fait au moins 146 morts à Damas et à Homs.
A Homs, deux voitures piégées ont fait 59 morts et une centaine de blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Dans les faubourgs sud de la capitale Damas, l'explosion de quatre bombes dans le quartier de Saïeda Zeïnab, où se trouve le plus important sanctuaire chiite de Syrie, a fait au moins 87 morts et 180 blessés, ajoute l'OSDH.
A propos d'un cessez-le-feu, John Kerry, qui était en visite en Jordanie, a laissé entendre que certaines questions restaient à régler et qu'il ne s'attendait pas, dans l'immédiat, à une évolution de la situation sur le terrain.
Samedi, le président syrien, Bachar al Assad, s'est déclaré prêt à un cessez-le-feu à condition que les "terroristes" ne profitent pas de la trêve dans les combats et que les pays soutenant les insurgés cessent de les appuyer.
L'opposition syrienne a parlé elle aussi de la "possibilité" d'une trêve provisoire, à condition que les alliés de Damas donnent des garanties, et notamment que la Russie cesse ses frappes aériennes, que le blocus des localités assiégées soit levé et que l'aide parvienne aux populations.
"Nous avons trouvé un accord de principe provisoire sur les termes d'une cessation des hostilités qui pourrait prendre effet dans les prochains jours", a déclaré John Kerry lors d'une conférence de presse à Amman, avec à ses côtés le chef de la diplomatie jordanienne, Nasser Djoudeh. "Les modalités d'un arrêt des hostilités sont désormais réunies. De fait, nous sommes aujourd'hui plus près que jamais d'un cessez-le-feu", a ajouté John Kerry.
Il a dit s'être de nouveau entretenu dimanche au téléphone avec Sergueï Lavrov et espérer que le président Barack Obama et le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, se parlent dans les prochains jours pour finaliser l'accord.
John Kerry a réaffirmé la position américaine selon laquelle Bachar al Assad devait quitter le pouvoir. "Avec Assad en place, la guerre ne peut pas finir et ne finira pas", a-t-il dit.
A Moscou, Sergueï Lavrov a déclaré que les discussions avec John Kerry avaient porté sur les modalités du cessez-le-feu, notamment sur la poursuite des opérations contre les organisations définies comme "terroristes" par le Conseil de sécurité des Nations Unies, parmi lesquelles l'EI et le Front al Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda.
(Patricia Zengerle à Amman, John Davison à Beyrouth, avec Suleiman al-Khalidi, Kinda Makieh et Katya Golubkova, Nicolas Delame, Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)