WASHINGTON (Reuters) - Barack Obama se rendra à Cuba dans les prochaines semaines, a déclaré mercredi un haut responsable de l'administration américaine.
La Maison blanche devrait officialiser l'information dans la journée de jeudi. L'étape cubaine s'inscrira dans le cadre d'une tournée du président américain en Amérique latine.
La visite, la première d'un président américain en exercice depuis Calvin Coolidge en 1928, aura une dimension historique et marquera le couronnement de la normalisation des liens entre les deux pays annoncée en décembre 2014 par Barack Obama et son homologue cubain Raul Castro.
Les relations diplomatiques entre les deux pays ont été rétablies en juillet dernier mais le commerce bilatéral reste limité par l'embargo américain en vigueur sur l'île depuis un demi-siècle.
Le Congrès à majorité républicaine refuse de supprimer cet embargo comme le souhaite le président des Etats-Unis, qui a pris par décret plusieurs mesures d'assouplissement sur le commerce ou les transports.
Une visite de Barack Obama à La Havane à la fin mars pourrait coïncider avec la proclamation de l'accord de paix entre le gouvernement colombien et les rebelles marxistes des Farc, un accord encouragé et parrainé par Raul Castro. Les négociations ont lieu dans la capitale cubaine.
En décembre dernier, un an après l'annonce d'une normalisation diplomatique entre les deux pays après 54 années de rupture, Barack Obama avait dit envisager de se rendre cette année dans l'île, à condition que des progrès jugés suffisants soient accomplis dans le domaine des relations bilatérales et qu'il ait l'occasion de rencontrer des opposants.
Un responsable du ministère cubain des Affaires étrangères avait répliqué qu'Obama était le bienvenu à Cuba mais n'avait pas se mêler des affaires intérieures cubaines.
Deux candidats à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle sont fils d'immigrés cubains, Marco Rubio et Ted Cruz. Interrogé sur le point de savoir si lui se rendrait un jour à Cuba, Marco Rubio a répondu mercredi: "Non, tant que c'est pas un Cuba libre." Ted Cruz a également critiqué l'initiative du président, assurant qu'il n'irait pas à Cuba "tant que les Castro sont au pouvoir".
(Patricia Zengerle, Jeff Mason; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)