PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire recevra lundi l'équipementier automobile GMD pour étudier une offre éventuelle de reprise de GM&S Industry dans l'espoir qu'elle puisse aboutir dans le courant de la semaine prochaine, a annoncé le ministère.
Dans un communiqué publié à l'issue d'une rencontre des syndicats de GM&S avec le ministre, il indique que de nouvelles recherches de repreneurs potentiels ont été menées mais que seul GMD "a confirmé son intérêt pour une reprise" de l'entreprise en difficulté.
Selon Bercy, les constructeurs PSA (PA:PEUP) et Renault (PA:RENA), les principaux donneurs d'ordres, "ont précisé leurs engagements de commandes pluriannuels, pour garantir une activité pérenne sur le site" et "les conditions préalables fixées par le repreneur et liées à l’environnement et à l’immobilier ont été réglées".
Les commandes devraient donc s'élever à 25 millions d'euros à partir de 2018, ont précisé les délégués syndicaux à l'issue de la rencontre. PSA se serait notamment engagé à commander des pièces pour de nouvelles générations de véhicules.
Un investissement de 10 millions d'euros pour moderniser l'usine serait également prévu mais il n'était pas encore possible pour les salariés de savoir qui le financerait.
De son côté, le gouvernement s'est engagé à racheter les bâtiments de l'usine, le repreneur ne souhaitant pas conserver le bail dans les mêmes conditions que GM&S.
Le ministère de l'Economie a encore souligné que "le gouvernement continuera à se mobiliser pleinement pour garantir la réussite de ce projet de reprise. Il compte sur l’esprit de responsabilité de toutes les parties prenantes".
Vincent Gladel, l'administrateur judiciaire de GM&S, a confirmé que le projet envisagé par GMD intégrait des licenciements sans pouvoir encore en dire le nombre, alors que des informations de presse ont fait état de la reprise de 140 des 277 salariés.
Les salariés, qui ont qualifié leur rencontre avec le ministre de "tendue", se sont dit déçus de ne pas avoir davantage de garanties.
"On ne nous donne pas le choix. On nous dit 'il y a un repreneur potentiel qui n'a pas fait d'offre, donc il ne faut pas lui faire peur'", a dit Patrick Brun, délégué syndical CGT.
Les salariés avaient menacé jeudi de bloquer le Tour de France si le gouvernement n'intervenait pas davantage pour trouver un repreneur qui pérennise leur activité.
L'usine de La Souterraine (Creuse) à été placée en redressement judiciaire en décembre.
Les repreneurs potentiels avaient jusqu'au 7 juin manifester leur intérêt et seul GMD a envoyé une lettre d'intention.
Le tribunal de commerce de Poitiers tiendra une audience sur les offres de reprise le 23 juin.
(Caroline Pailliez, avec Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)