PARIS (Reuters) - L'ancien ministre Jean-Louis Borloo remettra jeudi matin son rapport sur la situation des quartiers prioritaires de la politique de la ville à Edouard Philippe, ont annoncé mercredi soir les services du Premier ministre.
L'ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, qui s'était retiré de la vie politique en 2014, a été chargé fin 2017 par le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, d'élaborer un plan de "mobilisation nationale" pour ces quartiers.
Jean-Louis Borloo a notamment lancé en 2003 le programme national de rénovation urbaine (PNRU) qui a mobilisé 40 milliards d'euros d'investissements sur la période 2004-2013.
Depuis 40 ans, une dizaine de "plans banlieue" ont été lancés par les gouvernements successifs, avec un bilan mitigé : les 1.500 quartiers labélisés politique de la ville (QPV), où vivent 5,5 millions de personnes, affichent encore des taux de chômage et de pauvreté nettement supérieurs à la moyenne.
Le secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, a assuré le 3 avril que le gouvernement ferait tout pour redonner espoir aux jeunes des banlieues, dans un contexte d'exaspération grandissante des élus locaux.
La récente démission du maire écologiste de Sevran (Seine-Saint-Denis) Stéphane Gatignon, qui s'est dit "fatigué" par l'absence de volonté politique en faveur des banlieues, a libéré la parole d'autres élus, notamment sur Twitter (NYSE:TWTR).
"Nous, maires de banlieue, connaissons la violence, la misère et la relégation, nous savons lutter contre, cependant, nous ne tolérons pas le mépris du gouvernement", a ainsi écrit la maire de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) Catherine Arenou.
(Emmanuel Jarry)