PHNOM PENH (Reuters) - Le parti au pouvoir au Cambodge a désigné vendredi le fils aîné du Premier ministre Hun Sen comme "futur Premier ministre", sans préciser à quelle date il pourrait succéder à son père âgé de 69 ans, qui dirige le pays depuis plus de 30 ans.
Le Parti du peuple cambodgien, qui contrôle chaque siège au Parlement, a annoncé avoir désigné à l'unanimité Hun Manet, 44 ans, officier militaire de haut rang, comme "le candidat au poste de Premier ministre dans le futur".
Sok Eysan, porte-parole du Parti du peuple, a toutefois déclaré que Hun Sen n'avait aucune intention de démissionner et qu'aucun calendrier de succession n'avait été arrêté.
Les prochaines élections législatives au Cambodge doivent avoir lieu en 2023.
"Le congrès du parti continue de soutenir Samdech Hun Sen comme Premier ministre", a souligné Sok Eysan, utilisant le titre honorifique khmer pour le poste de chef de gouvernement.
Début décembre, Hun Sen a fait savoir qu'il soutiendrait son fils aîné comme successeur mais il n'a pas encore précisé ses intentions pour les prochaines échéances électorales.
Diplômé de l'école militaire de West Point aux Etats-Unis, Hun Manet est commandant en chef adjoint des Forces armées royales cambodgiennes.
Sam Rainsy, opposant cambodgien exilé en France, a qualifié vendredi la succession annoncée de "triomphe temporaire du népotisme".
"Son principal objectif est la préservation de l'impunité associée au pouvoir pour sa famille", a-t-il dit par courriel à Reuters.
Pour l'analyste politique Lao Mong Hay, l'accession au pouvoir de Hun Manet à la suite de son père est désormais assurée.
"La question de savoir s'il lui succédera lors des élections de 2023 ou de 2028 va cependant faire l'objet de tractations au sein du parti", a-t-il déclaré à Reuters.
(Reportage Prak Chan Thul, rédigé par Kay Johnson et John Geddie; version française Jean-Stéphane Brosse)