QUÉBEC (Reuters) - Le pape François s'est dit vendredi peiné que des catholiques aient soutenu des "politiques oppressives et injustes", au dernier jour de sa visite au Canada destinée à présenter des excuses pour le rôle controversé de l'Eglise dans les pensionnats autochtones, où des milliers d'enfants ont subi des violences.
Le souverain pontife s'est entretenu vendredi avec une délégation de représentants des peuples autochtones avant de se rendre dans le Nunavut, territoire le plus septentrional du Canada créé en 1999 où les Inuits bénéficient d'un gouvernement autonome.
"Je suis venu en frère pour découvrir par moi-même les bons et les mauvais fruits portés par cette branche de l'Eglise catholique au fil des ans", a-t-il dit.
"Je suis venu en pénitent vous exprimer la peine que je ressens dans mon coeur pour le mal qui vous a été fait par les catholiques qui ont soutenu les politiques oppressives et injustes décidées à votre encontre."
Le pape s'était déjà excusé en avril, au Vatican, auprès de délégations d'autochtones canadiens pour les violences subies durant des décennies par des enfants autochtones placés de force dans des pensionnats administrés par l'Eglise catholique et anglicane, entre 1831 et 1896.
Quelque 150.000 enfants ont ainsi été arrachés à leur foyer aux fins de leur "assimilation". Beaucoup ont été victimes de mauvais traitements, de viols et de malnutrition. Un système que la Commission Vérité et Réconciliation a qualifié en 2015 de "génocide culturel".
(Reportage Philip Pullella; version française Camille Raynaud, édité par Sophie Louet)