PARIS (Reuters) - Jean-Luc Mélenchon a accusé mardi le gouvernement de se livrer à une "dérive autoritaire" après des propos du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui a annoncé son intention de saisir la justice contre le "gilet jaune" Eric Drouet.
Figure de la frange la plus contestataire du mouvement, ce chauffeur routier de profession a fait circuler samedi, via Facebook (NASDAQ:FB), un appel à un "soulèvement sans précédent par tous les moyens utiles et nécessaires".
Dans le communiqué mis en ligne sur la page "La France en colère !!!", le soulèvement est présenté comme une réponse aux blessures infligées aux manifestants, en particulier à Jérôme Rodrigues, touché à l'oeil sur la place de la Bastille lors du onzième samedi consécutif de mobilisation.
"C'est un appel à l'insurrection", a réagi mardi Christophe Castaner sur BFM TV et RMC. "Cette dernière déclaration relève à mon sens d'une infraction pénale, nous ferons un article 40 (du code de procédure pénale-NDLR) pour cela (...) pour que le procureur décide s'il veut poursuivre ou pas."
Selon lui, l'expression "par tous les moyens utiles et nécessaires" peut être interprétée comme une incitation à prendre les armes.
"Scandale", a répliqué Jean-Luc Mélenchon sur Twitter (NYSE:TWTR). "La dérive autoritaire du régime se durcit. Castaner veut poursuivre Éric Drouet pour délit d'opinion. La monarchie présidentielle veut des lettres de cachet."
Fin décembre, le chef de file de La France insoumise a fait l'éloge d'Eric Drouet, pour qui il a dit éprouver de la "fascination", saluant sa "sage et totale détermination" et son "incroyable aptitude au combat".
Interpellé deux fois depuis le début du mouvement, Eric Drouet est convoqué le 15 février devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir organisé des manifestations non déclarées, puis le 5 juin pour "port d'arme prohibé de catégorie D".
Il fait également l'objet d'une enquête ouverte par le parquet de Paris après son appel à "entrer" à l'Elysée.
(Simon Carraud, édité par Sophie Louet)