PARIS (Reuters) - La CGT, FO, Solidaires et des syndicats étudiants ont appelé mardi soir à une nouvelle journée de grèves et de mobilisation contre la politique sociale d'Emmanuel Macron le 16 novembre, après une rencontre intersyndicale au cours de laquelle les syndicats ont échoué à porter un message commun.
Les organisations CGT, Force ouvrière, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa, FSU, Solidaires et les syndicats étudiants Unef, Unl, Fage et Fidl se sont réunies au siège de la CFDT pour tenter de porter des propositions communes sur les réformes sur la formation professionnelle, l'apprentissage, l'assurance chômage, et faire le point sur la réforme, désormais adoptée, du Code du travail.
Pour la deuxième fois en deux semaines, elles ont échoué à s'entendre. La CGT, FO, la CFE-CGC, Solidaires, la FSU, l'Unef, l'Unl et Fidl n'ont pas accepté le texte qui était porté par la CFDT, la CFTC, la Fage et l'Unsa.
Une partie d'entre eux, dont la CGT et FO, ont décidé de lancer une nouvelle journée d'action contre la politique "libérale" de l'exécutif.
"Pour les organisations syndicales de salariés, d'étudiants et de lycéens (...) réunies le 24 octobre 2017, un constat s’impose, celui d’une politique libérale visant à accroître les inégalités au profit d’une minorité", peut-on lire dans leur communiqué de presse.
"Compte tenu de la gravité de la situation, elles décident de faire du 16 novembre 2017 une journée de mobilisation interprofessionnelle, étudiante et lycéenne", ajoute-t-on.
Poussée par sa base, Force ouvrière participera au mouvement de contestation pour la première fois.
"INACCEPTABLE"
"La vraie question, c'est de réussir la mobilisation de manière à ce que les mesures qu'on juge dangereuses ou inacceptables soient retirées, ou à l'inverse de pouvoir faire avancer les positions et revendications que nous souhaitons", a expliqué Pascal Pavageau, le secrétaire confédéral de Force ouvrière, à l'issue de la rencontre.
Certaines organisations syndicales ont dit leur déception de ne pouvoir porter un message commun au gouvernement.
Selon la CGT, trouver des points communs avec les autres syndicats sur les réformes à venir n'est pas le plus difficile. "Le souci, c'est sur la loi travail", a dit Fabrice Angéï, secrétaire confédéral de la CGT.
Dans le projet de déclaration commune, la CFDT écrit que les ordonnances sur la réforme du Code du travail "permettent de mieux encadrer le recours aux formes précaires d'emploi par la négociation de branche et répondent en partie à l'amélioration de l'indemnité de licenciement que nous revendiquions".
Le texte exhorte toutefois le gouvernement à écouter les "inquiétudes alimentées par certaines mesures" comme la baisse des aides aux logements ou la suppression de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Il ajoute que le gouvernement a limité les "champs d'intervention" du dialogue social.
Mais pour la CFE-CGC, envoyer un tel message n'est pas "envisageable".
"Quand aujourd'hui on discute et que certains voient des aspects positifs des ordonnances et veulent le mettre dans le texte commun, c'est clair que pour nous c'est inacceptable et nos militants ne le comprendraient pas", a dit le secrétaire national de la CFE-CGC, Gilles Lecuelle.
Même discours du côté de Force ouvrière. "Ce qui est plus étonnant c'est qu'on ne soit pas en capacité aujourd'hui (...) de pouvoir se mettre d'accord sur un diagnostic qui soit partagé", a dit Pascal Pavageau.
Aux yeux de Véronique Descacq, secrétaire générale adjointe de la CFDT, "tout n'est pas noir" dans les ordonnances, comme la "régulation de la précarité par la branche", "le recours en matière d'invalidité", et les "discussions sur le télétravail".
Pour elle, le désaccord n'est pas une surprise. "Ça a permis de clarifier les positions des uns et des autres", a-t-elle dit.
(Caroline Pailliez, édité par Elizabeth Pineau)