PARIS (Reuters) - Les modalités de compensation des dépenses nouvelles prévues dans le budget 2017 signifient que le cap des 50 milliards d'euros d'économies prévues sur 2015-2017 ne sera pas tenu mais, pour le gouvernement, le principal reste l'objectif d'un déficit à 2,7% du PIB en fin d'année prochaine, qui a été maintenu.
"Depuis deux ans nous avons réalisé nos résultats en termes de déficit. Ce qui compte c'est le résultat à la sortie", a déclaré jeudi le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert sur LCP.
"Les économies à réaliser, c'est un moyen, c'est un chemin pour arriver à l'objectif", a-t-il ajouté.
Alors que le budget 2017 sera le dernier du quinquennat de François Hollande, Christian Eckert a défendu les résultats obtenus par le gouvernement, sans formaliser explicitement l'abandon du cap des 50 milliards d'euros d'économies réalisées sur 2015-2017.
"Quand vous voulez perdre 10 kilos (...) et que vous n'en perdez que neuf, il ne faut pas dire que vous n'avez pas fait de régime et que vous n'êtes pas arrivé à un certain résultat", a-t-il dit.
Dans son discours devant les députés à l'ouverture du débat d'orientation budgétaire, Christian Eckert a ainsi souligné qu'en 2016, les dépenses de l'Etat étaient de 9,4 milliards d'euros inférieures à celles de 2013.
"Je parle d'une baisse nette, en euros sonnants et trébuchants, pas d'une baisse par rapport au tendanciel", a-t-il précisé dans l'hémicycle.
En prenant en compte l'exercice 2017, pour tenir compte de l'ensemble de la législature, "les dépenses de l'état auront baissé en euros constants de l'ordre de six milliards d'euros", avait-il auparavant précisé sur LCP.
Concernant les dépenses prévues pour l'exercice 2017, le secrétaire d'Etat au Budget a indiqué aux députés que la baisse des effectifs se poursuivait dans la plupart des ministères et assuré que les dépenses supplémentaires seraient compensées.
"Il n'y a pas de problème de financement des dépenses nouvelles, ces dépenses sont bel et bien financées", a-t-il indiqué.
Dans le document préparé pour le débat d'orientation budgétaire qui se tient ce jeudi au Parlement, le gouvernement précisait que les 6,8 milliards de dépenses supplémentaires par rapport au montant envisagé dans le programme de stabilité présenté au printemps ne seraient que "pour partie" compensées par des économies réalisées sur les ministères non prioritaires.
Il confirmait cependant son objectif d'un déficit public à 2,7% du produit intérieur brut (PIB) fin 2017, en comptant notamment sur le décalage des mesures en faveur des entreprises grâce au crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) ou encore l'amélioration des recettes de la fraude fiscale et la baisse de la charge de la dette pour compenser cette somme.
(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)