La Bourse de New York, après une année en dents de scie terminée en demi-teinte, espère mais sans trop y croire que 2016 commencera mieux que n'a fini 2015.
Sur les quatre séances d'une semaine écourtée par le Nouvel An, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 0,72% à 17.425,03 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,81% à 5.007,41 points.
Le S&P 500, un indice particulièrement suivi par les investisseurs, a reculé de 0,83% à 2.043,94 points.
Sur l'année le bilan est plus mitigé, avec un Dow Jones en baisse de 2,23% et le S&P de 0,73%, alors que le Nasdaq, qui a bénéficié des performances de valeurs comme Amazon (O:AMZN) (+118%) ou Netflix (+134%), a gagné 5,73%, après avoir battu des records absolus durant l'été.
"C'est une année à bien mettre derrière nous, qui a été sans tendance et volatile", a résumé Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.
"Si on regarde les données économiques, l'année a été très médiocre, avec le ralentissement économique en Chine et la nécessité ressentie par les autorités, comme en Europe la Banque centrale européenne, d'intervenir pour soutenir l'économie", a noté pour sa part Michael James, chez Wedbush Securities.
Du coup, "que le marché ait finalement peu baissé, alors qu'on aurait pu attendre bien pire, illustre sa résilience", a-t-il assuré, d'autant que la faiblesse des volumes d'échanges aux derniers jours de 2015 a pu amplifier le recul des indices.
Pour autant , "je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'optimisme pour le marché des actions", a-t-il dit.
Remarquant que les valeurs de la nouvelle économie ne pouvaient pas à elles seules porter le marché, Jack Ablin, chez BMO Private Bank, a déclaré que "c'est ça le problème: pour chaque Amazon il y a probablement une demi-douzaine de Macy's qui baissent énormément", en référence à une chaîne de grands magasins mal adaptée aux nouveaux modes de consommation.
"Le véritable problème c'est les valorisations", estime pour sa part Hugh Johnson. "Il est difficile de plaider pour des actions en hausse quand les bénéfices ne progressent pas", a-t-il précisé, et alors que globalement les bénéfices des entreprises sont attendus en recul en 2015, 2016 pourrait ne pas être bien meilleur, selon lui.
Michael James quant à lui table sur une année encore une fois très volatile, qui pourrait plus sourire aux spéculateurs investissant à court terme qu'à ceux qui achètent des titres pour le long terme.
Il a aussi estimé que l'activité des fusions-acquisitions pourrait rester soutenue et continuer d'animer le marché, en dépit des valorisations relativement élevées, car "dans un climat économique relativement difficile, la meilleure façon de dégager de la croissance c'est de faire des acquisitions".
- bons chiffres attendus pour l'emploi -
A court terme, la première semaine de janvier sera dominée par la publication vendredi des chiffres mensuels sur les créations d'emplois, que les économistes attendent une nouvelle fois autour de 200.000.
C'est l'indicateur réputé le plus surveillé par les responsables de la Réserve fédérale, dont comme tous les mois les analystes essaieront de deviner les intentions alors qu'un nouveau cycle de hausse des taux d'intérêt a été enclenché en décembre.
Avant cela, les investisseurs s'intéresseront à des indicateurs épars portant sur le marché immobilier lundi (dépenses de construction), sur l'activité dans l'industrie dans le même jour et les commandes industrielles mercredi.
Ils s'intéresseront également mardi aux ventes de voitures de décembre qui devraient confirmer la bonne santé retrouvée par le secteur, puis à la balance commerciale mercredi.
Selon David Levy, chez Kenjol Capital Management, "il va falloir voir si les positions prises en fin d'année vont se dénouer avec le changement d'année, par exemple... nous verrons si les valeurs liées à l'énergie trouvent enfin preneur la semaine prochaine" - alors que ce secteur est celui qui a le plus souffert tout au long de 2015.