PARIS (Reuters) - Le PDG d'Altice (AS:ATCA) France, Alain Weill, a renoncé jeudi à réclamer une rémunération aux opérateurs télécoms pour la diffusion de BFMTV sur leurs "box" face à la fronde d'Orange et de Free, qui ont coupé le signal de la chaîne.
Le groupe contrôlé par l'entrepreneur milliardaire Patrick Drahi avait engagé des négociations depuis plusieurs mois avec les opérateurs télécoms en vue d'obtenir une rémunération en contrepartie de la distribution sur leur box internet de BFMTV, RMC Story et RMC Découverte.
Altice espérait suivre le pas des groupes de télévision TF1 (PA:TFFP) et M6 qui sont parvenus à des accords avec les opérateurs télécoms, dominants dans la distribution de la télévision en France grâce à la large implantation de leur box.
Mais les négociations ont patiné, les opérateurs pointant entre autres la moindre audience des chaînes d'Altice, des services additionnels comme le "replay" qu'ils jugent insuffisants ou encore le montant de la rémunération demandée, jugée trop élevée, selon plusieurs sources au fait des discussions.
Après Free fin août, Orange a durci le ton en suspendant ce jeudi à 09h00 la diffusion de ces chaînes, faute d'être parvenu à un accord sur le renouvellement de son contrat de distribution qui arrivait à échéance mercredi soir.
Avec près de 12 millions d'abonnés haut débit fixe, l'opérateur est le principal diffuseur sur internet de BFMTV, également disponible directement via la TNT. Ensemble, Orange et Free représentent plus d'un tiers de l'audience de la première chaîne d'information française.
En marge de la conférence de rentrée de BFM TV, Alain Weill a déclaré en milieu de journée à des journalistes qu'il renonçait à demander une rémunération pour la diffusion des chaînes du groupe en linéaire.
Il continue de demander en revanche une rétribution pour les services associés à ces chaînes, comme la possibilité de revoir un contenu après sa diffusion ("replay").
Le dirigeant a dit compter sur un retour rapide des chaînes d'Altice sur les box d'Orange.
(Gwénaëlle Barzic et Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot et Bertrand Boucey)