PARIS (Reuters) - Pour la douzième fois en quatre mois, des milliers de personnes ont manifesté mardi en France pour marquer le retour de la loi Travail à l'Assemblée, où le gouvernement va de nouveau recourir à l'article 49-3 lui permettant de passer en force.
Mais les manifestants étaient moins nombreux que la semaine dernière, la police dénombrant pour l'ensemble de la France environ 30.000 manifestants, contre 65.000 le 28 juin.
Il s'agissait de la dernière journée de manifestations d'ici la rentrée mais les sept syndicats opposés à la réforme comptent organiser des actions durant l'été : péages gratuits ou interventions en marge du Tour de France, mais sans blocage.
Leurs dirigeants, notamment ceux de la CGT et de Force ouvrière, en pointe du mouvement, assurent qu'ils relanceront la mobilisation en septembre.
"On donne rendez-vous à tous les mécontents à la rentrée, on verra sous quelle forme", a déclaré à la presse Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.
Pour le syndicaliste, le recours au 49-3 signe "un nouvel aveu d'échec pour le gouvernement".
Pour Force ouvrière, "cela constitue de nouveau un véritable déni de démocratie", a déclaré le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly.
Le cortège parisien a rassemblé 45.000 personnes, selon la CGT, tandis que la préfecture de police en dénombrait 6.500 à 7.500. La semaine dernière les syndicats revendiquaient 55.000 manifestants, 14.000 à 15.000 pour la police.
A Paris, une banderole "Stop loi travail" a été déployée dans la matinée sur la Tour Eiffel.
Comme lors des deux précédents défilés parisiens, les manifestants ont défilé sur un trajet court, entre la place d'Italie et Bastille, permettant aux forces de l'ordre d'empêcher l'infiltration de "casseurs" dans le cortège.
Des barrières avaient été installées pour bloquer le flux des manifestants, et des planches en bois pour protéger les abribus.
A l'issue de la manifestation, quelques centaines de personnes ont tenté de manifester devant l'Assemblée nationale à l'appel notamment du collectif "Nuit Debout" pour protester contre l'usage du 49-3.
Mais elles ont été bloquées sur un pont, sans possibilité de pouvoir en ressortir, par d'importants effectifs de police protégeant le bâtiment.
A Marseille, une manifestation a rassemblé mardi matin plus de 15.000 personnes selon organisateurs, 1.900 selon la police.
(Gérard Bon, avec service France, édité par Yves Clarisse)