STRASBOURG (Reuters) - Des grillages seront posés à partir de samedi à la frontière franco-belge, en Meurthe-et-Moselle, avant l'extension possible de la mesure à d’autres départements du nord-est de la France pour prévenir l'entrée sur le territoire français de sangliers contaminés par la peste porcine, a-t-on appris de sources préfectorales et auprès des fédérations de chasse.
Plusieurs cas de peste porcine africaine, une maladie sans danger pour l'homme mais potentiellement dévastatrice pour les élevages de porcs, ont été confirmés en Belgique, non loin de la frontière française, depuis le mois de septembre.
Des clôtures grillagées commenceront à être posées samedi après-midi dans 50 communes de Meurthe-et-Moselle situées en zone dite d'"observation renforcée", lors d’une opération organisée dans le cadre d’un accord entre la préfecture et la Fédération des chasseurs du département.
"Nous avons décidé que les chasseurs, avec les agriculteurs, vont clôturer tout ce qu’on peut clôturer", a dit à Reuters Patrick Massenet, président de la Fédération des chasseurs de Meurthe-et-Moselle.
"Ça ne veut pas dire qu’on va mettre une clôture continue sur 30 kilomètres, on utilisera aussi des répulsifs en certains endroits, mais le but, c’est que la peste reste en Belgique", a-t-il ajouté.
LA PESTE S'APPROCHE DE LA FRONTIÈRE
La clôture électrifiée à deux fils suivra le tracé de la frontière sans couper les routes, où seront utilisés les produits répulsifs, comme dans certaines zones de forêt. L’opération repose sur le bénévolat mais le matériel sera payé par les services de l’Etat.
Une semaine sera nécessaire, estime Patrick Massenet, pour mener les opérations à bien.
La peste porcine africaine, détectée dans un secteur situé à 15 kilomètres de la frontière française, n’en serait plus qu’à six kilomètres, selon lui.
Un communiqué publié le 12 octobre par le ministre de l’Agriculture de la Wallonie, indique que 79 sangliers porteurs du virus ont été retrouvés depuis début septembre dans la zone infectée que les autorités belges ont-elles-même décidé d’isoler par une clôture.
Côté français, le ministère de l’Agriculture dit attendre les résultats d’une étude de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) pour ordonner la pose d’une clôture dans tous les départements concernés.
La mesure concernerait la Meuse et les Ardennes où sont situées les 84 autres communes de la zone d’observation renforcée.
Contrairement à de premières informations données par la préfecture, la Moselle, située en zone d’observation simple, ne posera pas de clôtures dans l’immédiat.
Des mesures de surveillance et de désinfection dans les élevages, ainsi que des restrictions d'accès et d'activités dans les espaces naturels, dont des interdictions de chasse et de promenades, ont été prises par arrêtés préfectoraux dans les zones concernées.
(Gilbert Reilhac, édité par Simon Carraud)