par Sam Karlin
BATON ROUGE, Louisiane (Reuters) - Trois policiers ont été tués et trois autres blessés à Baton Rouge (Louisiane), dimanche, par un tireur qui a ensuite été abattu, selon les autorités de cette ville déjà sous le choc de la mort récente d'un Noir, tombé sous les balles des forces de l'ordre.
La fusillade a éclaté vers 09h00 du matin alors que les agents intervenaient après le signalement d'un homme armé, à moins d'un kilomètre du quartier général des forces de l'ordre. D'après Kip Holden, maire de la ville, ils sont tombés dans un piège.
Le tireur, identifié sous le nom de Gavin Long, un ancien Marine ayant servi en Irak, noir et habitant de Kansas City, dans le Missouri, semble avoir agi seul.
Les enquêteurs n'ont pour l'heure rien dit au sujet des motivations qui ont pu le conduire à ouvrir le feu sur les forces de l'ordre à Baton Rouge, où Alton Sterling, un Noir de 37 ans, a été tué par deux policiers blancs début juillet.
Sa mort et celle d'un autre Noir, tué par un policier dans la banlieue de Minneapolis (Minnesota) au cours d'un contrôle routier, a soulevé une vague d'indignation aux Etats-Unis et des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes pour dénoncer les violences policières.
Le 8 juillet, un "sniper" a tué par balles à Dallas, au Texas, cinq agents de police en marge de l'une de ces manifestations, avant d'être abattu à son tour.
"L'OEUVRE DE LÂCHES"
Barack Obama a condamné la fusillade de dimanche et promis que justice serait faite.
"Nous ne savons peut-être pas encore ce qui a motivé cette fusillade, mais je veux être clair : il ne peut y avoir aucune justification à la violence contre les forces de l'ordre. Ces attaques sont l'oeuvre de lâches qui ne représentent personne", a déclaré le président américain.
John Bel Edwards, gouverneur de Louisiane, a dénoncé un acte "haineux et indescriptible" qui n'apporte rien à personne. "Cela n'améliore pas le dialogue, ne règle aucune injustice, supposée ou réelle. Il s'agit seulement d'une injustice en soi", a-t-il ajouté.
Donald Trump, qui sera être investi cette semaine à Cleveland par le Parti républicain en vue de la présidentielle de novembre, a quant à lui demandé sur sa page Facebook (NASDAQ:FB) "que l'ordre soit respecté".
Sa rivale démocrate Hillary Clinton, invite quant à elle dans un communiqué les Américains à "se rassembler pour rejeter la violence et renforcer les liens entre communautés".
Un syndicat de la police de l'Ohio a invité le gouverneur John Kasich à décréter l'état d'urgence et à suspendre les lois qui autorisent le port d'arme en public à l'occasion de la convention républicaine, qui se tient à Cleveland de lundi à jeudi. L'intéressé a fait savoir qu'il n'en avait pas le pouvoir.
(Simon Carraud, Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser)