MARSEILLE (Reuters) - La police française a démantelé deux trafics d’armes de guerre entre la Suisse et la France qui alimentaient le banditisme de cités sensibles de Toulouse et de Marseille ainsi que le grand banditisme traditionnel, a annoncé lundi le procureur de la République de Marseille.
Des armes de différents calibres, dont des kalachnikov et un M16 avec sa lunette de précision et onze chargeurs, ainsi que quatorze kilos de munitions, ont été saisis lors des perquisitions menées dans les deux pays, en juin et juillet, a dit Brice Robin lors d'une conférence de presse.
Des explosifs, un kilo de cocaïne, des bijoux et 223.000 euros en liquide ont également été saisis. Ces deux trafics auraient permis l’importation de trois à quatre cents armes.
Dix-sept personnes ont été déférées et neuf écrouées dans le cadre de ces deux enquêtes menées par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille. Les deux fournisseurs résidaient en Suisse et étaient de nationalité suisse pour le premier et française pour le second.
"Dans le premier dossier, les deux principaux mis en cause alimentaient des cités sensibles de Toulouse en armes de guerre", a déclaré Brice Robin. "Dans le deuxième réseau de type différent, il y avait des importations d’armes de Suisse vers la France au rythme d’une à deux fois par mois depuis environ trois ans".
"Ces armes étaient destinées à des membres du grand banditisme traditionnel ainsi qu’à des figures emblématiques du narco-banditisme marseillais, dont certains impliqués dans des affaires de règlement de comptes", a-t-il ajouté.
Selon Eric Arella, Directeur de la Direction Interrégionale de la Police Judiciaire de Marseille (DIPJ), le nombre de saisie d’armes dans son secteur a augmenté de 22% en un an.
Seize personnes ont été tuées par balles depuis le début de l’année à Marseille, la plupart sur fond de conflit pour le contrôle du trafic de stupéfiants.
(Marc Leras, édité par Yves Clarisse)